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Leur société
Céréales : les spéculateurs font leur blé
Les cours du blé sont au plus haut. La production mondiale a chuté d’un tiers. Elle est catastrophique au Canada du fait de la sécheresse et, en Europe elle est victime de trop fortes pluies.
Les spéculateurs jouent sur la menace de pénurie pour pousser les prix. La tonne de blé tendre a atteint les 250 euros, contre 180 en moyenne ces dernières années. Celle de blé dur, qui sert à la fabrication des pâtes, atteint les 335 euros.
Cette flambée des prix arrange bien les gros céréaliers français, qui exportent la moitié de leur production. Leur récolte est en hausse, malgré une année pluvieuse. Vendre plus, et plus cher, est le rêve de tout négociant. Les coopératives qui commercialisent les trois quarts des céréales en France se comportent exactement comme les négociants particuliers qui traitent le dernier quart.
Ce qui s’annonce comme un pactole pour les gros exploitants des plaines de Beauce et de Picardie va coûter cher aux populations. En France, les industriels veulent augmenter les prix des pâtes alimentaires, pour suivre le cours du blé dur, et font pression dans ce sens auprès des pouvoirs publics. Quant aux habitants des pays pauvres importateurs, comme la Chine, l’Algérie, l’Égypte, l’Indonésie ou l’Iran, ils risquent eux aussi de devoir payer les pâtes plus cher ou de s’en passer.
Déjà sous l’Ancien Régime, les spéculateurs sur les blés et farines n’hésitaient pas à provoquer la famine. Certains d’entre eux l’ont payé de leur tête… en 1789.