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Leur société
Emploi : la méthode Coué
Il a suffi de l’annonce par l’Insee d’une hausse de 1,2 % du nombre d’emplois salariés dans le secteur privé au deuxième trimestre 2021 pour que ministres, experts et commentateurs complaisants proclament l’arrivée de la « reprise » et la fin de la crise.
Dans l’industrie comme dans le secteur des services marchands, le nombre d’emplois est pourtant toujours inférieur à ce qu’il était avant la crise sanitaire, tout comme le nombre d’emplois en intérim… et ce n’est pas parce que la précarité recule !
À quels types de contrats, à quelles conditions de travail correspondent donc ces nouveaux emplois ? C’est bien le cadet des soucis du gouvernement, uniquement préoccupé d’annoncer des bonnes nouvelles pour légitimer la poursuite de sa politique antiouvrière, comme la baisse des allocations chômage.
D’autres statistiques, tout aussi officielles mais qui ont fait l’objet de beaucoup moins de publicité, soulignent néanmoins qu’au deuxième trimestre de cette année, les salaires de base (salaire brut hors primes et heures supplémentaires) ont augmenté en moyenne deux fois moins vite que les prix à la consommation.
Ces chiffres ne tiennent pourtant même pas compte des baisses de rémunération liées à la diminution des primes ou au chômage partiel. En effet, 1,3 million de travailleurs du privé ont encore été en activité partielle au cours du mois de juin, bien des patrons se servant du chômage partiel pour faire réaliser la production en moins de temps et mettre une partie des salaires à la charge de l’État. L’indemnisation du chômage partiel est aussi passée de 84 % à 72 % du salaire net depuis le 1er juillet, réduisant d’autant les revenus des travailleurs concernés.
Autant dire qu’en 2021, la seule reprise tangible et incontestable est bien celle des profits.