Ascoval – Saint-Saulve : derrière les discours, le Monopoly capitaliste04/08/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/08/2766.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ascoval – Saint-Saulve : derrière les discours, le Monopoly capitaliste

La reprise de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, qui emploie 270 salariés près de Valenciennes, dans le Nord, par le groupe allemand de sidérurgie Saarstahl a été confirmée par le tribunal de commerce de Paris lundi 2 août.

Depuis près de dix ans, le site d’Ascoval, appartenant initialement au groupe Vallourec, est passé de main en main, racheté tour à tour par Ascometal, Altifort, British Steel puis Liberty Steel. Chacune de ces opérations a donné lieu à un chantage de la part des patrons successifs, l’État et les collectivités locales ayant été sollicités pour des prêts et des aides directes, censés permettre le maintien des emplois. Mais, malgré des millions distribués à fonds perdus, il reste moins de 400 salariés sur les sites d’Ascoval et de Vallourec, soit quatre fois moins qu’il y a dix ans, quand ils faisaient partie du même groupe.

Le dernier repreneur en date, Saarstahl, a exigé que la communauté d’agglomération Valenciennes-Métropole annule 7,2 millions de dettes, ainsi que les dettes d’Ascoval envers la Région et l’État, soit au total 67 millions d’euros. « C’est ça ou pas de reprise, et donc des licenciements », tel est le chantage de la direction de Saarstahl. Ces 67 millions de cadeaux représentent plus de 250 000 euros par salarié. Les élus du Valenciennois, dans leur immense majorité, ont approuvé ce cadeau, même si cet argent manquera dans les budgets des villes ouvrières.

La tuberie voisine, restée entre les mains de la multinationale Vallourec, vient quant à elle de connaître un énième plan social et ne compte plus qu’une centaine de salariés, contraints pour beaucoup au chômage partiel.

Le mois dernier, une barre d’acier réalisée à Ascoval pour faire des rails avait été envoyée à Paris, dans la cour de l’Élysée. Au côté d’un bocal de cornichons et d’une paire de chaussures de marche, elle avait participé à la « Grande exposition du fabriqué en France », une ridicule manifestation censée vanter les mérites de l’industrie tricolore. Le cas d’Ascoval illustre la réalité qui se cache derrière ces discours hypocrites : les patrons, français ou pas, sont à l’heure actuelle les premiers fabricants de chômeurs.

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