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Dans le monde
Maroc : un journaliste emprisonné
Le journaliste marocain Omar Radi vient d’être condamné à six ans de prison ferme par la justice du roi du Maroc.
En 2016 et 2017, ce journaliste avait couvert le soulèvement violemment réprimé des populations du Rif. La monarchie avait alors orchestré une campagne de dénigrement contre les populations de cette région, présentées comme des voleurs et des voyous.
Omar Radi suivait de près les mouvements sociaux, en mesurait les enjeux, notamment les accaparements de terres et les relations étroites entretenues par la monarchie avec les groupes capitalistes marocains ou étrangers. C’est ce qui lui avait valu qu’on place dans son téléphone le mouchard israélien Pegasus. Le monarque n’aime pas ceux qui le critiquent, opposants ou journalistes, et multiplie les tracasseries ou la répression à leur égard.
Les services marocains ont leur savoir-faire. Le journaliste n’a pas été poursuivi pour ses écrits, mais pour une accusation de viol venant d’une collègue de travail, ce que le journaliste a nié farouchement en expliquant que c’était une relation consentie, déclaration confirmée par Imad Stitou, autre journaliste critique du régime, témoin de cette relation, et condamné, lui, à six mois de prison ferme. Il se trouve que ce dernier avait épaulé Radi dans le Rif.
Un troisième journaliste critique, Hicham Mansoun, condamné dans le passé à dix mois de prison pour complicité d’adultère, explique que ce sont les méthodes coutumières des services marocain, et se réjouit que le scandale Pegasus mette au jour les pratiques de harcèlement et de répression de la monarchie.
Macron s’est indigné que le roi du Maroc ait fait placer Pegasus dans son téléphone, mais il ferme les yeux quand son ami de Rabat réprime ses opposants.