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Bordeaux : les immeubles ne tombent pas par hasard
Cinq jours après l’effondrement de deux immeubles dans le quartier Saint-Michel de Bordeaux, rue Planterose, deux autres immeubles se sont effondrés dans la nuit du 20 au 21 juin rue de la Rousselle, à quelques centaines de mètres, blessant trois personnes.
Rue Planterose, les défauts étaient identifiés depuis 2014 et des travaux prévus en 2016 par InCité, la société d’économie mixte gestionnaire du patrimoine ancien en centre-ville. Entre-temps, l’immeuble avait été revendu par InCité à des investisseurs, avec obligation de travaux. Les investisseurs se sont empressés de ne rien faire et ont revendu l’immeuble à InCité en 2019… jusqu’à ce qu’il s’effondre.
Rue de la Rousselle, c’est après avoir racheté en 2019 un des immeubles à InCité que le nouveau propriétaire avait engagé un chantier de consolidation. Là aussi, après changement d’architecte et autres péripéties, les délais se sont allongés. Il y a quelques mois, les travaux ont été stoppés après l’apparition de fissures et en attendant qu’un accord se fasse entre les différents propriétaires des immeubles voisins.
Ces immeubles sont tous dans le cœur historique, datant des 16e, 17e ou 18e siècles. La mairie de Bordeaux au temps de Juppé a bien dépensé des millions pour ravaler les façades du centre-ville. Mais ce qui ne se voit pas, les toitures, les gouttières, a souvent été oublié, ce qui peut expliquer, selon les architectes, les infiltrations et l’affaiblissement des structures.
Il faut ajouter à cela que, rue Planterose comme rue de la Rousselle, les défauts des immeubles étaient connus et identifiés, mais ni InCité ni les propriétaires n’ont été très pressés d’engager les moyens nécessaires pour les sécuriser, faisant risquer leur vie aux habitants.