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Dans le monde
Croatie : des Rafale plutôt que des hôpitaux
Le gouvernement croate a annoncé vendredi 28 mai l’achat de douze avions Rafale d’occasion au prix de 999 millions d’euros, pour remplacer les Mig‑21 acquis au temps de l’URSS. Le prix comprend la formation et l’entraînement des pilotes, et l’armement, missiles et bombes guidées.
Dassault et le gouvernement français ne cachent pas leur joie : l’engin a été préféré à des F16 américains dernier cri, à des F16 d’occasion proposés par Israël et à un avion suédois. Le Rafale l’aurait emporté, grâce en grande partie à un prêt garanti par la France.
La population croate, dont 20 % vivent en dessous du seuil de pauvreté devra payer la facture. L’image de carte postale qu’offre la Croatie devenue une destination touristique prisée, du moins avant que la pandémie de Covid-19 ne tarisse les flux, ne masque pas que ce pays de 4 millions d’habitants reste un des plus pauvres d’Europe. La pandémie de Covid-19 l’a frappé de plein fouet, mettant le système médical au bord de la rupture. Les urgences pour la population seraient évidemment ailleurs que dans l’achat d’avions de guerre, d’autant qu’en mars et décembre 2020 le pays a été secoué par deux tremblements de terre.
Née de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, membre désormais de l’Union européenne, la Croatie constitue, avec la constellation des États des Balkans, des marchés ouverts à la compétition entre les trusts pour y vendre leurs engins de mort. C’est d’autant plus un danger que, derrière l’apparent apaisement des conflits et tensions, le feu couve et que le nationalisme continue de faire des ravages. Pour la population croate, cet achat n’est pas une bonne nouvelle, mais un fardeau financier d’abord, et une menace de prochains conflits.