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- Lutte ouvrière n°2755
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Leur société
Fin de la trêve hivernale : non aux expulsions !
Face à la crise sanitaire et surtout sociale, le gouvernement a été obligé, aussi bien l’année dernière que cette année, de reculer la date de fin de la trêve hivernale, pendant laquelle les expulsions de locataires sont interdites.
Cette année, l’échéance a été fixée au 31 mai. Le délai se rapproche donc et l’angoisse monte dans des dizaines de milliers de familles qui ne peuvent plus payer leur loyer. La fondation Abbé-Pierre et le Droit au logement estiment que 30 000 d’entre elles pourraient être mises à la porte de chez elles par la force. Elles pourraient alors rejoindre les 300 000 sans-abri qui tentent de survivre dans ce pays riche qu’est la France, un chiffre en constante augmentation. Parallèlement, la construction de logements est au plus bas. 90 000 ont été construits l’année dernière, sur les 125 000 promis par le gouvernement, loin des besoins réels.
Les solutions que le gouvernement a annoncées pour venir en aide aux expulsés sont dérisoires. Il double le Fonds de solidarité logement, géré par les départements, de 30 à 60 millions d’euros, et crée un fonds de 20 millions d’euros pour… indemniser les bailleurs. Enfin il promet, la main sur le cœur, que chaque expulsé se verra proposer une solution de relogement ou d’hébergement.
Le directeur de la fondation Abbé-Pierre dénonce à juste titre que les fonds sont loin d’être suffisants et que la promesse d’hébergement n’a rien de contraignant : « Concrètement, les préfets pourront se contenter de ne proposer que trois nuits d’hôtel à la personne expulsée. »
Alors que les plans de licenciements se succèdent, que les files s’allongent devant les distributions alimentaires, il est inadmissible que des familles populaires soient chassées de chez elles. Il faut interdire les expulsions et réquisitionner d’urgence les logements et bureaux vides !