SGD Pharma – Sucy-en-Brie : débrayages pour les salaires11/05/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/05/P12-1_ou_2_SGD_Pharma_C_LO_.jpeg.420x236_q85_box-112%2C0%2C688%2C324_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SGD Pharma – Sucy-en-Brie : débrayages pour les salaires

SGD Pharma est l’un des plus gros producteurs mondiaux de flacons en verre. Appartenant anciennement à Saint-Gobain, il appartient actuellement à un groupe d’investissement chinois.

Illustration - débrayages pour les salaires

Deux usines sont implantées en France : une dans la Somme et une dans la région parisienne, à Sucy-en-Brie.

À Sucy, plus de 350 salariés produisent des flacons pour l’industrie pharmaceutique, 365 jours par an et 24 heures sur 24, dans une atmosphère étouffante et très bruyante. Cette usine centenaire n’a pas cessé sa production depuis le début de l’épidémie de Covid, même si elle ne produit pas directement pour les vaccins.

Par contre, au début de l’année 2021, des travaux de modernisation importants ont eu lieu dans l’usine. Il s’agissait de refaire l’un des deux fours, d’où coule le verre en continu, et de remettre à neuf les lignes de production qui en dépendent. Plus de 30 millions ont été investis, pour augmenter la production et la rentabilité de l’usine, et pendant toute la durée des travaux tout le personnel en a subi les inconvénients, à commencer par les intérimaires, dont une bonne partie ont été mis à la porte.

À la fin des travaux, au mois d’avril, la production de flacons a redémarré de plus belle, sans aucune amélioration des conditions de travail pour le personnel. À l’occasion des négociations annuelles sur les salaires, le patron a expliqué que les salaires seraient bloqués (0,5 % d’augmentation sur l’année !) et qu’il n’y aurait pas de prime Covid, contrairement à l’année précédente.

Des dizaines de millions pour les machines, et rien pour les salariés : ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les débrayages se sont multipliés spontanément à la fin du mois d’avril jusqu’au début du mois de mai. D’une équipe à l’autre, d’un atelier à l’autre, les salariés ont arrêté le travail, deux heures en fin de poste, ou quatre heures, et parfois toute la vacation. Dans une des équipes, qui prévoyait de débrayer deux heures, la venue de la RH, qui voulait dissuader les ouvriers d’arrêter le travail, les a tous convaincus de débrayer huit heures !

Certains secteurs de l’usine étaient complètement bloqués, d’autres ont continué de tourner en déplaçant des salariés (sans leur dire qu’ils remplaçaient des grévistes) ou en utilisant des intérimaires. Une grande partie des travailleurs en équipe ont participé aux débrayages et même des salariés à la journée, dans les services périphériques, ce qui est une première depuis des années.

Les travailleurs réclamaient à la fois des hausses de salaire mais aussi une prime Covid de 2 000 euros. Alors que la direction ne voulait rien lâcher, elle a fini par laisser entendre qu’elle donnerait 200 euros, puis est montée à 700 euros le 5 mai, au fur et à mesure que les débrayages se renforçaient. Mais jusqu’à présent elle n’a rien voulu céder sur les salaires.

Beaucoup de travailleurs ont participé pour la première fois à un débrayage et sont heureux d’avoir relevé la tête. L’ensemble de leurs revendications ne sont pas satisfaites jusque-là, et certains sont décidés à continuer le mouvement. En tout cas, tous ont vu que c’est leur force collective qui a fait reculer le patron.

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