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Dans le monde
Afghanistan : le massacre des écolières
L’attentat perpétré samedi 8 mai devant une école de filles de Kaboul, en Afghanistan, a fait au moins une cinquantaine de morts et une centaine de blessés, pour la plupart des adolescentes qui tentaient de fuir leur école après l’explosion d’une voiture piégée, qui a été suivie de deux autres explosions.
Quelle faction terroriste est à l’origine de cet attentat ? Aucune ne l’a pour l’instant revendiqué. Les talibans nient toute implication de leur part et l’attentat peut avoir été le fait de n’importe lequel des groupes qui se déchirent pour le pouvoir, les talibans, l’organisation État islamique, les différents seigneurs de guerre, sans oublier l’armée afghane déliquescente, tant leurs méthodes sont semblables : terroriser la population au travers d’attentats qui se traduisent par des massacres. Quant au choix de la cible, il n’est pas dû au hasard. Tous ces groupes, plus violents et réactionnaires les uns que les autres, se rejoignent sur le fait que les femmes doivent être maintenues dans l’ignorance, sous la dépendance absolue des hommes, et il leur est intolérable que des fillettes puissent s’émanciper au travers de l’éducation.
Après vingt ans de guerre menée en Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme et en prétendant vouloir instaurer un régime démocratique, les États-Unis ont décidé le retrait de leurs troupes pour la date symbolique du 11 septembre. Ils ont même annoncé que ce retrait serait anticipé en juillet. Mais rien n’est réglé pour autant. Le pouvoir en place, corrompu, n’a aucune autorité en dehors de la capitale, tandis que les talibans, chassés en 2001, restent la faction dominante, en même temps que l’organisation État islamique gagne du terrain et que al-Qaida se réimplante.
La population afghane paie lourdement le prix de ce chaos que l’impérialisme américain laisse derrière lui, par des destructions qui appauvrissent encore plus un pays que se disputent les vautours des clans ennemis, par des combats ayant entraîné des massacres de population, qui se poursuivent avec l’accentuation d’attentats devenus quotidiens. Celui du 8 mai vient confirmer que les femmes pourraient être parmi les principales cibles du pouvoir à venir.