Une réforme scandaleuse05/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2753.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une réforme scandaleuse

Les conséquences de la réforme du mode de calcul des allocations-chômage, que le gouvernement veut appliquer dès le 1er juillet prochain, s’annoncent dramatiques pour une large fraction des travailleurs.

La principale attaque consiste à prendre comme référence pour le calcul des indemnités le salaire effectivement touché sur les vingt-quatre derniers mois. Jusqu’à présent en effet, c’est le salaire reconstitué des douze derniers mois qui sert de référence, c’est-à-dire, contrairement au nouveau calcul, en neutralisant les périodes non travaillées pour absence, congé maladie, maternité ou chômage.

L’Unédic, l’organisme qui gère le paiement des indemnités, avait déjà calculé que la réforme ferait baisser les revenus de 38 % des chômeurs. Mais la nouvelle étude de cas de l’Unédic, demandée par la CGT, ajoute encore au scandale de la baisse généralisée pour une grande partie des chômeurs.

Suivant leur situation, les conséquences seront encore plus dramatiques pour certains travailleurs. Selon l’étude de cas, pour des salariés à durée de travail et à salaire égaux, les inégalités de traitement pourraient représenter dans certains cas un écart de 1 à 47. La raison principale en est le fractionnement de l’emploi pendant la période servant à calculer les indemnités. Ainsi, deux salariés percevant le même salaire, pour les mêmes emplois, et connaissant une période d’inactivité égale à un mois tous les deux, ne toucheront pas la même indemnité suivant qu’ils auront travaillé un mois plein, du 1er au 31, ou à cheval sur deux mois (du 15 au 15 par exemple) !

Cette réforme appauvrira donc certains travailleurs plus que d’autres. Mais elle menace toute la classe ouvrière. En poussant des travailleurs privés d’emploi vers la misère, en précarisant de plus en plus la vie des chômeurs, le gouvernement accroît la pression sur toute la classe ouvrière, permettant au patronat de tenter d’imposer des conditions d’exploitation plus dures.

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