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Dans les entreprises
Renault Trucks : des sanctions intolérables
Chez Renault-Trucks, à Vénissieux, les entretiens préalables pour des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement se multiplient sous de faux prétextes. La dernière en date a suscité une réaction collective réconfortante.
Les faits reprochés, souvent mensongers, sont toujours grossis et exagérés pour servir de prétexte à se débarrasser de salariés dans le viseur de la hiérarchie. Il s’agit parfois d’ouvriers combatifs qui refusent de se soumettre à l’arbitraire des chefs. Dans d’autres cas, des chefs visent des travailleurs pour affirmer leur pouvoir. À la Pièce de rechange (PR), un travailleur a par exemple été convoqué pour avoir demandé par écrit de passer en télétravail et un autre pour avoir pris une pause de trop alors que son travail était terminé. Relayés par la direction, ces chefs se croient autorisés à convoquer et punir, comme des enfants ou des délinquants, ceux qui assurent le fonctionnement de l’usine et donc les profits du patron et les salaires des hauts cadres. Ces courriers, convocations et menaces de licenciement, humiliants et insupportables, servent à entretenir un climat de crainte dans les ateliers et les services.
Mais cela ne passe pas toujours. En convoquant un ouvrier de l’usine Moteur (UM), syndiqué à la CGT, « pour insulte envers son supérieur », la direction est mal tombée. Il avait été à l’origine d’un mouvement pour obtenir une prime, due depuis des années mais jamais versée. Il avait lancé une pétition pour dénoncer le comportement irrespectueux de son chef. Pour tout le monde, la convocation en vue du licenciement était une basse vengeance contre un de leurs camarades dont « le seul tort est d’être un ouvrier qui ne baisse pas la tête » comme le formulait la pétition signée par 222 travailleurs, y compris des agents de maîtrise.
Le 27 avril, jour de la convocation, plus de cent personnes, venues de plusieurs secteurs, ont débrayé pour l’accompagner devant le service du personnel. Les nombreuses prises de parole ont affirmé que, lorsque la direction s’en prend à un ouvrier, tous les travailleurs sont attaqués. Tous attendent maintenant de pied ferme la décision de la direction après cette mobilisation réussie.