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- Lutte ouvrière n°2753
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Dans les entreprises
Carrefour – Le Mans : les salariés ne veulent pas être de la marchandise
Une bonne centaine des 290 salariés de l’hypermarché Carrefour Centre Sud du Mans se sont mis en grève vendredi 30 avril, quelques jours après avoir appris la mise en location gérance de leur magasin par le groupe Carrefour.
Cette mise en location gérance est une politique que Carrefour développe et qui permet au groupe de continuer à toucher des loyers tout en se déchargeant de la gérance sur un repreneur qui, bien sûr, fera ses marges en pressurant encore plus les travailleurs. Cela n’a pas échappé à ces salariés de Carrefour, qui mesurent que pour eux la conséquence évidente de ce lâchage serait la casse de leur convention collective actuelle par le repreneur. Ils pourraient perdre jusqu’à trois semaines de vacances et l’équivalent d’un mois et demi de salaire sur une année, sans compter les menaces de suppressions de postes.
Beaucoup exprimaient colère et écœurement d’avoir « tout donné pendant trente ans pour se retrouver traités comme de la marchandise », surtout après avoir travaillé d’arrache-pied depuis un an lors des confinements, dans des conditions plus difficiles et dangereuses.
Carrefour, deuxième groupe mondial de la grande distribution, aurait évidemment de quoi garantir les emplois de tous les salariés et même augmenter leurs salaires. Pour cette dernière année 2020, il a augmenté son chiffre d’affaires de 8 %, les meilleurs résultats du groupe depuis vingt ans, avec des millions d’euros de dividendes pour ses actionnaires cette année. C’est l’illustration même de la voracité sans limite des capitalistes aux dépens des travailleurs.
Après s’être montrés et fait entendre sur le parking de l’hypermarché, les grévistes ont fait le tour du magasin, avant d’y rentrer par deux fois et d’y rencontrer clients et collègues. Les contacts ont été chaleureux et les grévistes ont reçu des marques de sympathie des autres salariés et des clients, parlant eux aussi de leurs conditions de travail difficiles.
Les grévistes ont montré leur colère et, pour l’avenir, ils ont su créer des liens et des sympathies. Le futur repreneur est prévenu.