- Accueil
- Lutte ouvrière n°2748
- SNCF-Nantes : la colère s’exprime
Dans les entreprises
SNCF-Nantes : la colère s’exprime
À la gare de Nantes, un mouvement de grève a commencé le vendredi 26 mars et un autre appel à la grève est lancé pour le 2 avril.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été l’annonce par la direction de la SNCF qu’elle supprimait la possibilité pour les cheminots (agents, conducteurs et contrôleurs travaillant tous en service décalés) de stationner à proximité de la gare, y compris à 4 heures du matin ou à 23 heures. De plus, elle veut demander à ceux qui pourraient se garer à un quart d’heure à pied de leur lieu d’embauche de signer une décharge les engageant à ne pas se retourner contre la SNCF en cas de dégradation ou d’incendie de leur véhicule ; et cela, y compris, à l’intérieur des emprises SNCF.
Chez les contrôleurs, l’encadrement met la pression pour que chaque billet de voyageur soit scanné, même en pleine crise Covid, avec parfois des trains bondés. Quant à ceux qui partent en « découcher » sur deux jours, ils doivent prévoir d’emporter quatre repas d’avance, sachant que tout est fermé, pour pouvoir manger dans les foyers de coupure où ils dorment.
Il est notable que les guichetiers, qui eux, n’ont pas accès au parking, ont tenu à faire grève le 26 : leurs postes fondent comme neige au soleil (ainsi, au Mans et à Angers, treize postes vont être supprimés dans les mois à venir) et le quart d’entre eux se retrouvent en arrêt maladie.
Comme dans de nombreuses entreprises, la direction de la SNCF profite du Covid pour s’attaquer aux cheminots. Sauf que, là, le bouchon a sauté et certains grévistes font bien sentir qu’il n’est pas question de céder. Ils se sont retrouvés lundi 29 pour interpeller les dirigeants, en réunion ce jour-là : « Il n’y a que vos camemberts, vos stats qui comptent… Venez avec nous en tournée dès 4 heures du matin pour revenir le lendemain à 23 heures ! »
Les conditions de travail se dégradent du fait des attaques de la direction, mais celle-ci a réussi, et c’est tant mieux, à ressouder tout le monde contre elle. Cette mobilisation peut même donner envie à d’autres travailleurs de s’y mettre, comme ceux des guichets l’ont fait. Les discussions sont nombreuses, en attendant la prochaine journée de grève.