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Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : la troisième vague est là
De vagues d’épidémie en vagues d’épidémie, les services hospitaliers et les équipes s’épuisent. Le « quoi qu’il en coûte » de Macron se comprend aujourd’hui avec des relents de « quoi qu’il en coûte pour les patients et pour les soignants ».
À la Pitié-Salpêtrière comme partout, le répit n’a jamais eu lieu, car, après la première vague, il a fallu travailler d’arrache-pied pour accueillir les patients qui n’avaient pas pu être pris en charge correctement, faute de lits.
En fait, dès le mois de juin, tout a refonctionné comme avant, avec le sous-effectif au quotidien. Beaucoup de soignants sont partis et les postes n’ont pas tous été pourvus. Du coup, les nouveaux arrivent dans des conditions qui ne leur donnent pas beaucoup envie de rester et le cercle vicieux s’installe. C’est vrai dans tous les services, les réanimations et les services d’hospitalisation, qu’ils soient au plus près du Covid ou non. Ce sont des embauches massives qui seraient nécessaires, pas simplement le remplacement des derniers partis.
Concernant la troisième vague, la situation est très différente d’un hôpital à un autre. À la Pitié-Salpêtrière, les réanimations et les hospitalisations classiques sont restées peu occupées par des patients ayant le Covid, au contraire d’autres hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) comme Tenon ou Avicenne par exemple qui étaient débordés. Mais, depuis mi-mars, les services en première ligne se remplissent à nouveau et ceux en deuxième ligne vident leurs lits pour pouvoir accueillir les patients Covid qui ne manqueront pas d’arriver.
Le ballet recommence donc avec la déprogrammation mais aussi la saturation des Urgences. Elles vont rapidement manquer de lits pour la prise en charge des patients non-Covid qui nécessiteraient d’aller dans des services spécialisés. Pendant ce temps, la vaccination au compte-gouttes se poursuit. Le personnel doit traverser l’hôpital, souvent en dehors de ses horaires de travail, en ayant bataillé pour trouver un rendez-vous et en calculant d’être en repos le lendemain en cas d’effets secondaires un peu trop violents. Depuis le retrait de l’AstraZeneca pour les moins de 55 ans, la vaccination est quasiment à l’arrêt, car le vaccin Pfizer n’est pas disponible en assez grande quantité pour tous ceux qui le souhaitent.
Ainsi, les directions d’hôpital gèrent la crise sanitaire comme le fait le gouvernement : en programmant les économies à faire aux dépens du personnel et des patients.