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- Lutte ouvrière n°2746
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Leur société
Spectacle vivant : les troupes permanentes dans le viseur de Bachelot
En ces temps de crise sanitaire, où le secteur du spectacle vivant est dévasté, Roselyne Bachelot n’a rien trouvé de plus pressé que de diligenter une sorte d’audit sur les troupes permanentes en France.
Elle a ainsi demandé deux rapports, l’un sur les troupes d’art lyrique, l’autre sur les orchestres symphoniques.
Il faut dire que, à la différence des intermittents du spectacle, les musiciens qui appartiennent à ces troupes permanentes (opéras de Paris et de province, orchestres nationaux et régionaux, chœur et orchestre de la radio...) sont encore relativement protégés par leur statut, en CDI ou dans la fonction publique. Bien qu’interdits de travailler par les mesures sanitaires, ils ont pu, jusque-là, conserver leurs emplois et leurs salaires. D’ici à leur demander quelques menus sacrifices sous prétexte de solidarité avec le reste du secteur culturel, il n’y a qu’un pas, que Roselyne Bachelot est prête à franchir allègrement.
En effet, au milieu de déclarations d’intentions ronflantes sur la démocratisation culturelle, quelques passages alertent les syndicats du secteur. Ainsi, il serait question de conditionner le financement de ces troupes à une nécessaire “modernisation”, qui pourrait aller jusqu’à remettre en cause le rôle de ces structures permanentes et leur organisation du travail. Bachelot donne d’ailleurs quelques pistes, qui pourraient consister à intégrer aux troupes de théâtre lyrique des artistes et des ensembles indépendants. Cela voudrait dire remplacer de plus en plus les musiciens permanents par des intermittents, beaucoup moins chers, mais aussi beaucoup plus précaires !
En réalité, cela fait un certain temps que le gouvernement veut “moderniser” – comprendre : “précariser” – les troupes permanentes, comme en témoignent ses récentes attaques contre l’Opéra de Paris ou le chœur et l’orchestre de Radio-France. Il n’est pas dit que les artistes, permanents ou intermittents, se laissent faire.