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- Lutte ouvrière n°2746
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Leur société
Salariés de “deuxième ligne” : des licenciements en prime !
Lundi 15 mars, Jean Castex a proposé aux patrons de dix-sept secteurs le versement d’une prime pour les salariés dits de deuxième ligne.
Comme la précédente prime Macron, obtenue après le mouvement des gilets jaunes, cette prime sera délivrée au bon vouloir des patrons et pourra aller jusqu’à 1 000 euros, voire exceptionnellement jusqu’à 2 000. Elle sera exonérée de cotisations sociales. Elle est destinée, d’après le gouvernement, à récompenser les salariés les plus exposés pendant le confinement. Bien sûr, cela peut représenter une somme non négligeable, surtout vu la faiblesse des salaires de nombre de travailleurs. Mais, outre que rien ne contraint les patrons à la verser, présenter cette prime comme une récompense est indécent.
Les caissières, les travailleurs du ménage, ceux du bâtiment et de la sécurité, les auxiliaires de vie, ont pour certains laissé leur santé dans cette période, comme nombre d’autres travailleurs, et certains en sont morts. Beaucoup sont allés travailler, la peur au ventre, sans aucune protection au tout début de la pandémie. Et pendant ce temps, la grande distribution, pour ne citer qu’elle, a non seulement réalisé des profits importants, mais a licencié massivement pour accroître sa marge bénéficiaire. Auchan a ainsi supprimé 1 088 emplois en 2020. Bompard, le PDG de Carrefour, continue, avec son plan Carrefour 2022, de supprimer des postes et de fermer ou de transférer sous franchise des magasins.
Agiter ainsi cette prime, c’est faire diversion. Le maintien des emplois et les véritables augmentations de salaire nécessaires aux travailleurs ne viendront pas de Macron-Castex. Il faudra les imposer.