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Dans les entreprises
RATP – Bus : contaminer plus pour gagner plus
Après s’être opposée jusqu’en avril 2020 au port du masque parce qu’il créerait un climat anxiogène pour les voyageurs et gênerait la conduite, la direction de la RATP avait été contrainte de prendre des mesures, dont la suspension de la vente des tickets à bord des bus.
Alors que les formes plus contagieuses du Covid progressent, elle revient sur ces mesures de protection.
Depuis mars 2020, une distance de sécurité entre passagers et conducteur est assurée, notamment par un plexiglas de protection et la suspension de la vente à bord. Peu avant le deuxième confinement, les syndicats et l’inspection du travail avaient déjà dû s’opposer au souhait de la RATP de revenir en arrière. Mais lundi 15 février, malgré la diffusion importante des formes plus contagieuses du coronavirus en région parisienne, la RATP a choisi de reprendre la vente. Elle a même été jusqu’à faire retirer les plexiglas de protection, à la grande surprise de la plupart des conducteurs qui découvraient la situation en montant dans leur bus et au grand agacement des ouvriers qui devaient démonter en urgence ce qu’ils avaient monté il y a quelques mois.
Les motifs avancés par la direction se réduisent au fait que la vente aurait repris depuis juin dans le réseau de grande couronne ouvert à la concurrence, principalement assuré par des filiales d’entreprises publiques comme Transdev (Caisse des dépôts) ou Keolis (SNCF). Non seulement ce n’est pas une raison pour contribuer à propager l’épidémie mais, en plus, c’est largement inexact : ces ventes ne se font que par paiement sans contact, alors que la RATP veut obliger les conducteurs à manipuler la monnaie. La direction avait aussi prétendu que sa décision avait été validée, alors que des courriers récents de l’inspection du travail comme de certains médecins du travail appellent au contraire à sa suspension.
Bien des conducteurs placent leurs espoirs dans une nouvelle intervention de l’inspection du travail. Cependant, ce n’est pas à des experts de décider des risques que les travailleurs ont à prendre ou non. L’avis de ceux qui sont en première ligne doit prévaloir.
Une pétition circule et des conducteurs se sont mis en grève le 15 février contre cette décision consternante, qui met en danger leur santé et celle de leur entourage. La colère s’accumule face à une direction irresponsable, prête à tout pour grappiller quelques sous et tenant à affirmer qu’elle fait ce qu’elle veut, quand elle veut.