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Épidémie dans les écoles : le ministère allège les mesures
Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé subitement le 12 février (la veille des départs en vacances de la zone C) qu’un nouveau protocole sanitaire allait être mis en place dans tous les établissements scolaires, de la maternelle au lycée.
Ce protocole est le troisième en un mois que le ministère impose au personnel. La plupart du temps, le précédent a tout juste eu le temps de se mettre en place que, brutalement, la règle du jeu a changé. Le ministère avait décidé le 1er février qu’en cas d’identification d’un variant chez un membre du personnel ou un élève, la classe concernée serait fermée. Conséquence de cette mesure, le nombre de fermetures avait fortement augmenté : de 110 % la première semaine de février ; et encore de 70 % la semaine suivante, alors même qu’une zone sur les trois était déjà en vacances.
Cette hausse confirme que le virus circule davantage dans les établissements scolaires, bien plus encore que ne le laissent entrevoir les chiffres du ministère. En effet l’organisme Santé publique France comptabilise dans la tranche d’âge des moins de 19 ans un nombre de cas positifs bien supérieur, jusqu’à 2,1 fois plus élevé par exemple début février.
Malgré tous ces indicateurs assez inquiétants, le ministère a fait le choix de revenir en arrière, établissant que « la conduite à tenir autour d’un cas confirmé de la variante britannique est la même que pour le cas général », renonçant à la règle de la fermeture systématique.
Ainsi, s’appuyant sur ce nouveau protocole, les préfets du Nord ou de Moselle ont refusé catégoriquement de répondre aux inquiétudes tant des parents d’élèves que des autorités locales et du personnel enseignant. Ils ont interdit toute fermeture anticipée des établissements scolaires de ces départements, alors que la contagion y est galopante et que cela aurait peut-être pu la ralentir sans pour autant nuire à la scolarité des enfants.
En cherchant à garder les écoles ouvertes, Blanquer n’est pas guidé par l’intérêt des élèves, contrairement à ce qu’il prétend. Les maintenir à l’école en se préoccupant de ne pas les exposer au virus nécessiterait d’ouvrir de nouveaux locaux, de diminuer le nombre d’élèves par classe, d’embaucher du personnel, ce qui n’est pas son souci. Au contraire, son ministère prépare même pour la prochaine année scolaire des suppressions de postes dans les lycées et collèges, des fermetures de classes dans de nombreuses écoles.
Comme pour Macron et les autres ministres du gouvernement, il s’agit avant tout de permettre aux parents d’aller travailler sans devoir garder leurs enfants, et donc aux entreprises de poursuivre normalement leur activité et au patronat de continuer à empocher des profits, quelle que soit l’évolution de l’épidémie.