Non aux expulsions !10/02/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/02/P5-2_Maison_en_paille_ok_LUPO.jpg.420x236_q85_box-0%2C28%2C603%2C367_crop_detail.jpg

Leur société

Non aux expulsions !

Le gouvernement a annoncé la prolongation jusqu’au 1er juin de la trêve hivernale, pendant laquelle les expulsions pour loyers impayés ne peuvent avoir lieu.

Illustration - Non aux expulsions !

Elle se termine habituellement le 1er avril, mais avait déjà été prolongée de trois mois l’an dernier.

Ce sursis est bienvenu pour les familles menacées, mais ce n’est qu’un bref répit. Ce n’est pas en deux mois que des dettes qui datent parfois de plusieurs années peuvent être apurées.

Chaque année, 16 000 expulsions sont effectuées par la police, sans compter tous les locataires, bien plus nombreux, qui se résignent à partir avant d’être chassés de chez eux, harcelés par les menaces du propriétaire et les courriers d’huissier. Cette année, selon la fondation Abbé-Pierre, viendraient s’y ajouter 12 000 expulsions non effectuées en raison du report de la trêve hivernale en 2020. Le gouvernement préfère pour l’instant éviter les images dérangeantes de familles pauvres jetées à la rue, mais ce n’est que partie remise.

À ces jugements d’expulsion en attente d’être exécutés s’ajoutent tous ceux à venir. Les impayés de loyer se multiplient, en particulier dans le parc privé où doivent se loger les familles n’ayant pas accès aux HLM. Avec des salaires incomplets, voire pas de salaire du tout pour ceux qui vivaient de petits contrats ou travaillaient comme autoentrepreneurs, bien des travailleuses et des travailleurs se retrouvent aujourd’hui acculés. Après s’être restreints sur l’alimentation et les vêtements, ils en viennent à ne plus payer leur loyer, accumulant des impayés qui aboutiront finalement à les priver de leur logement.

Avoir un toit devrait être un droit pour tous. Mais cette exigence élémentaire est perpétuellement bafouée dans la société capitaliste, où le logement est avant tout une source de profit pour quelques-uns. Contre une logique inhumaine qui jette chaque année des milliers de familles à la rue, il ne suffit pas de retarder la date des expulsions, il faut les interdire purement et simplement.

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