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Dans le monde
Frontex : le scandale et l’hypocrisie
Le 27 janvier, l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex a annoncé qu’elle allait arrêter ses opérations en Hongrie.
Des journalistes et des réseaux d’ONG ont révélé qu’elle y viole le droit européen en participant à des refoulements de migrants à la frontière entre ce pays et la Serbie, en collaboration avec le gouvernement.
Ce n’est pas la première fois. En octobre 2020, le journal allemand Der Spiegel révélait, vidéos à l’appui, des pratiques de policiers de Frontex en mer Égée. En collaboration avec les gardes-frontière grecs, ils utilisent leurs moyens militaires pour repérer puis bloquer les bateaux de fortune de migrants partis des côtes de Turquie, les intimider, et les livrer aux gardes-côtes de ce pays.
Depuis, des dirigeants européens font mine de s’indigner de ces pratiques. En effet, le droit européen prévoit que toute personne qui foule le sol de l’Union européenne a le droit d’y demander l’asile. Or c’est l’UE qui a créé Frontex.
En 2020, cette agence a disposé d’un budget de 460 millions d’euros, d’une véritable armée de bateaux, d’hélicoptères, de drones. Et depuis des années, ces moyens qui permettent de repérer les embarcations de migrants en Méditerrannée ne servent qu’à les pourchasser.
C’est également l’UE qui a créé les camps de rétention sur les îles grecques, que le social-démocrate suisse Jean Ziegler compare à des camps de concentration. Et c’est toujours l’UE qui a offert six milliards d’euros au régime d’Erdogan, entre 2016 et 2020, pour qu’il empêche les migrants syriens de voyager vers l’Europe et qu’il installe des camps en Turquie.
Ainsi, dans les faits, le « droit » européen est du vent. La réalité, c’est que tout est fait pour décourager les migrants, et les dissuader de venir.
Les riches États de l’Union européenne se targuent d’une façade démocratique, mais elle tombe en lambeaux et ils s’assoient même sur leurs propres règles.
Accueillir tous ceux qui tentent la traversée ne poserait en réalité aucun problème. Il faut la liberté de circulation et d’installation pour les migrants !