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Leur société
Restaurateurs : désobéissance à la carte
Lundi 1er février, certains restaurateurs ont rouvert leur porte ou organisé des repas en extérieur, malgré les restrictions gouvernementales. Ils expriment qu’ils en ont assez de leur situation, suspendue à l’attente de la fin de leur fermeture, et réclament de pouvoir vivre à nouveau de leur travail.
Face aux menaces des préfectures, et à celle de Castex qui a annoncé la suspension des aides de l’État pour ceux qui désobéiraient, certains avaient renoncé à leur réouverture le 1er février. D’autres ont rouvert discrètement, parfois bien avant, et ont eu la visite des forces de police. Vendredi 29 janvier, à Auvernaux, commune de l’Essonne d’environ 300 habitants, le gérant de l’unique café-restaurant s’est ainsi retrouvé en garde à vue après avoir servi des repas à une vingtaine de clients. Des habitants étaient choqués de la façon dont ce restaurateur était traité, alors que les hypermarchés rassemblent et brassent beaucoup plus de clients sans pour autant être inquiétés.
Pour l’instant, les difficultés financières des petits patrons sont en partie atténuées par les aides de l’État, notamment celles du Fonds de solidarité. Les dispositifs de chômage partiel s’appliquent également aux salariés des restaurants, pour ceux qui ont pu signer un contrat. Après des mois d’activité faible ou nulle, des milliers de petits patrons de bar ou de restaurant risquent de se retrouver sans rien, voire surendettés et de faire faillite.
Les restaurants des quartiers et villes populaires auront sans doute plus de difficultés à rouvrir « comme avant ». Ils le feront avec une clientèle dont le pouvoir d’achat aura été amputé par les pertes d’emploi des uns et les baisses de salaire des autres.
Le sort de ces commerçants est ainsi étroitement lié à celui de la classe ouvrière : dans le cadre de leur activité s’ils rouvrent, ou pour leur propre avenir social si, après une faillite, ils se retrouvent salariés, ou plus probablement chômeurs.