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Dans les entreprises
Renault Trucks : grève pour les salaires
À Renault Trucks, les négociations salariales annuelles avaient lieu mercredi 20 janvier. Elles ont provoqué des débrayages et des grèves dans plusieurs usines du groupe, parfois jusqu’à la fin de la semaine.
Depuis des mois, la direction préparait le terrain en affirmant que l’entreprise avait subi les conséquences de la crise sanitaire et qu’il faudrait se contenter de peu. Pourtant, Renault Trucks et le groupe Volvo dont il fait partie se portent bien. Ils ont fait des économies pendant le confinement, l’État ayant payé une bonne partie des salaires par le biais du chômage partiel. Si le marché des véhicules industriels a été en baisse d’environ 20 % en 2020, les commandes de camions ont explosé sur les derniers mois de l’année. Au point que, pour pouvoir livrer ses clients, Renault Trucks a imposé des heures supplémentaires à l’usine Moteurs de Vénissieux près de Lyon, ce qui ne s’était jamais produit auparavant.
Quelques jours avant la réunion sur les salaires, la direction annonçait le versement d’une prime de participation de 600 euros. Il y avait donc des bénéfices, malgré ce qu’elle laissait entendre depuis des mois. Finalement, la direction annonçait 1 % d’augmentation générale et aucun budget pour les augmentations individuelles ou les promotions. Elle annonçait aussi le doublement de la participation, à 1 200 euros.
Les premiers arrêts de travail ont commencé la veille de la réunion sur les salaires, à l’appel des syndicats. À l’usine de Bourg-en-Bresse, le jour de la réunion, les travailleurs ont arrêté le travail dès 7 heures. Une des deux lignes de montage des camions a été arrêtée jusqu’à la fin de la journée. À Lyon, la plupart des travailleurs dans les bureaux sont en télétravail, tandis que certaines lignes de montage ne tournent plus qu’en une seule équipe. Malgré cela, dans les ateliers de l’usine Moteurs, la production a été fortement perturbée du fait du nombre de grévistes. Et mercredi 20 janvier, en équipe du soir, alors que le résultat de la réunion sur les salaires était connu, des travailleurs ont de nouveau arrêté le travail, énervés par ces annonces.
Certains étaient scandalisés, parce que leurs chefs avaient promis des augmentations de salaire, promesses qui tombent à l’eau. Mais le sentiment le plus répandu parmi ceux ayant fait grève était de se réjouir que les chefs n’aient plus de carotte à agiter, comme ceux qui, quelques minutes encore avant les arrêts de travail, menaçaient les futurs grévistes de les priver de ces augmentations. Quelques heures plus tard, ils passaient pour des imbéciles.
Ces arrêts de travail sont en tout cas le signe que la colère est présente dans les ateliers. Même si la direction essaie de se servir de la situation générale, avec la crise économique et la crise sanitaire, pour essayer de faire baisser la tête aux travailleurs, elle n’est pas près d’y arriver.