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SNCF gare de Nantes : mobilisation contre une sanction
Agent d’Escale (accueil des voyageurs) en gare de Nantes depuis vingt ans, Nicolas Bazille, militant CGT reconnu et apprécié de ses collègues et par ailleurs plusieurs fois candidat de Lutte ouvrière, est attaqué aujourd’hui par sa direction.
Les motifs sont que ce militant aurait refusé de renseigner deux voyageurs (ce qui est totalement faux) le samedi 28 novembre, samedi très perturbé en gare, et d’avoir utilisé sa messagerie professionnelle pour envoyer un mail « revendicatif » à ses collègues par rapport à cette situation ingérable.
Pour situer le contexte, ce samedi 28 novembre, des centaines de voyageurs se présentent en gare de Nantes avec des billets valides pour emprunter des trains qui ne circulent pas, suite à un dysfonctionnement informatique. La direction ayant profité de la rénovation de la gare pour supprimer un point d’accueil ainsi que tout point fixe permettant d’orienter les voyageurs, les agents de l’Escale doivent toute la journée faire face comme ils peuvent à une situation très tendue, avec des usagers très en colère.
Et c’est maintenant l’un de ces agents, ayant dénoncé cette situation, qui se retrouve sur le banc des accusés, convoqué le 7 janvier pour un entretien en vue d’une sanction disciplinaire. La réaction de soutien et la mobilisation de ses collègues de la gare, et plus largement des différents secteurs cheminots de la région, s’est rapidement organisée, avec l’appui d’une intersyndicale CGT, SUD et FO.
Le 7 janvier, sur l’esplanade gare Sud, le rassemblement de soutien à Nicolas a été un succès, regroupant 150 personnes. Outre des cheminots de Nantes et des travailleurs des entreprises privées intervenant en gare, sont venus des collègues des différentes villes de la région et même de la gare Montparnasse de Paris. Il y avait aussi des délégations d’autres entreprises de l’agglomération comme le CHU, l’usine LU, Téréos (fabrique de sucre), GDF, la DRAC (service culturel de la région), la TAN (les transports urbains), du personnel de l’Éducation nationale, des retraités… Plusieurs interventions au micro ont exprimé la nécessité de cette solidarité ouvrière devant les attaques patronales qui se multiplient, résumée en une phrase : « Quand l’un d’entre nous est attaqué, c’est à nous tous que les patrons auront à faire ! »
Après un entretien tendu, la sanction est finalement tombée une semaine après : un jour de mise à pied avec sursis. Cette sanction reste choquante car totalement injustifiée, mais elle est ressentie par tous ceux qui se sont mobilisés comme un recul de la direction devant l’ampleur de la réaction de solidarité. Cette même direction, qui voulait mettre les cheminots au pas et faire un exemple en sanctionnant un militant combatif, en a été pour ses frais.
Tous ceux qui ont participé à cette mobilisation sont même plutôt remontés et fiers de s’être montrés encore prêts au combat.