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Leur société
Électricité : l’arnaque de la hausse
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) doit présenter dans les jours qui viennent un projet de nouvelle hausse des tarifs. Cette augmentation pourrait être de 1,73 % le 1er février, et ses recommandations sont presque toujours appliquées.
Quand on fait le bilan, on voit que les tarifs ont augmenté d’environ 50 % en dix ans. Pourquoi ces hausses ? Selon EDF, l’épidémie serait pour beaucoup dans les augmentations récentes et à venir. Car elle a ralenti l’entretien des centrales nucléaires, dont la production est tombée à la limite de l’insuffisant, et doit donc se procurer du courant sur le marché, hors de prix en ce moment.
La capacité des centrales nucléaires, qui tourne autour de 65 à 70 gigawatts (GW) en temps normal, est en effet tombée à environ 45-50 GW, ce qui est limite. Même s’il existe des procédures de réduction de la consommation de 3 GW, ce qui pourrait suffire en cas de vague de froid, les médias avertissent que des coupures seraient envisagées et qu’il faudra peut-être réduire sa consommation.
Mais ce n’est pas tout, loin de là. Les taxes ne cessent d’augmenter, et représentent maintenant 34 % des factures, soit autant que la fourniture du courant. Parmi elles, la CSPE, bien mal nommée Contribution au service public de l’électricité, compte pour 11 % du total, alors qu’elle soutient essentiellement les éoliennes et panneaux solaires, qui sont surtout privés. La CSPE a représenté en tout un prélèvement de près de 8 milliards d’euros sur les factures en 2020, dont 5,166 milliards pour le solaire et l’éolien. À titre de comparaison, cela représente 41 % de la dépense estimée pour le fiasco de l’EPR de Flamanville. Mais, si l’EPR finira bien un jour par être terminé, la CSPE non seulement ne s’arrêtera pas, mais est prévue en constante augmentation.
Et puis il y a eu aussi une augmentation des tarifs en juin 2019, voulue par la CRE, dans le but d’aider les concurrents d’EDF qui risquaient d’être éliminés du marché si les prix EDF étaient trop bas. La hausse, considérable, était de 5,9 %. L’Autorité de la concurrence, organisme officiel, estimait alors que « 40 % de la hausse proposée ne correspondent pas à une augmentation des coûts de fourniture d’EDF mais ont pour but de permettre aux concurrents d’EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs au tarif réglementé ». Que choisir ? disait la même chose : « La CRE augmente le tarif réglementé pour les sauver. ». Dans cette affaire, la CRE confirmait son rôle de défenseur de ces sociétés capitalistes contre les consommateurs.
À cela s’ajoute le gouffre financier des EPR, à Olkiluoto en Finlande, à Flamanville, et bientôt en Angleterre où on sait déjà que les deux EPR en construction verront leur prix augmenter. Dans cette affaire, en plus de l’incompétence notoire et coûteuse concernant les EPR, il y a arnaque sur arnaque. Et l’annonce, lors de l’ouverture du marché, que la concurrence allait faire baisser les prix apparaît aujourd’hui comme une triste blague.
Il est sûr qu’EDF a des frais pour entretenir les centrales et le réseau. Mais elle gagne des milliards d’euros pour cela. Rien qu’au premier semestre de cette année, son bénéfice, pourtant en baisse, représente 1,3 milliard d’euros de plus dans ses caisses. Toutes ces hausses, et la prochaine à venir, sont parfaitement injustifiées et ne servent qu’à plumer les clients.