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- Lutte ouvrière n°2733
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Dans les entreprises
Agents d’entretien des lycées d’Île-de-France : ça craque
Le gouvernement n’a pas le monopole de l’imprévoyance face à la deuxième vague de la pandémie : Valérie Pécresse, la présidente LR de la région Île-de-France, se distingue particulièrement concernant la situation sanitaire des lycées franciliens.
La région est l’employeur des 8 500 agents d’entretien dans les lycées, chargés de nettoyer les salles, d’assurer les repas dans les cantines et la sécurité incendie. Le fonctionnement des lycées et la sécurité sanitaire des 600 000 élèves et membres du personnel reposent sur eux. Avec les risques sanitaires, la charge de travail est augmentée, puisque s’y ajoute la désinfection fréquente du matériel et des locaux.
De plus, nombre d’agents sont particulièrement exposés et eux-mêmes absents en raison du Covid : près d’un millier à la mi-décembre sont en autorisation spéciale d’absence, étant cas-contacts ou personnes fragiles, ou parce qu’ils ont contracté la maladie. Avec toujours plus de travail à toujours moins nombreux, les agents croulent dans nombre d’établissements sous le stress et devant l’impossibilité d’effectuer correctement leur travail.
Valérie Pécresse s’est vantée d’avoir anticipé la situation. C’est tout l’inverse. En tout et pour tout, il y a eu en cinq ans une augmentation de l’effectif de 53 agents, alors que la population lycéenne a bondi de plus de 17 000 élèves sur la période. Et depuis l’apparition de la pandémie non seulement elle n’a pas embauché, mais elle se refuse jusqu’à aujourd’hui à titulariser les nombreux contractuels présents dans les lycées, embauchés en CDD durant l’année scolaire.
Fin août, son alibi était « d’organiser le remplacement en temps réel de tous les personnels qui risquent de manquer » à la rentrée et de mettre sur pied un fonds d’urgence RH Covid-19. En réalité, son unique plan consiste à permettre aux établissements d’embaucher, à la place de la région, mais uniquement des intérimaires et pour de courtes durées.
Il faudrait au contraire embaucher massivement et à des salaires décents des milliers d’agents, et ce ne sont pas les candidats qui manquent à Pôle emploi. Dans plusieurs établissements, la lutte s’organise. Au lycée Dorian, à Paris, neuf agents sur vingt-trois sont absents et non remplacés. Suite à une assemblée de tout le personnel, une pétition a été massivement signée, avec le soutien des parents d’élèves, réclamant l’embauche pour l’année de quatre agents supplémentaires et le remplacement systématique de tous les absents, ainsi que la mise à disposition d’un vestiaire décent. Les revendications des agents sont devenues l’affaire de tous.