Nos lecteurs écrivent Téléthon sous-traité = marathon pour les salariés09/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2732.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent Téléthon sous-traité = marathon pour les salariés

« Cette année, en raison du Covid, l’AFM Téléthon n’a pas pu mettre en place ses centres d’appel de bénévoles. Elle a donc passé un contrat avec l’entreprise privée Majorel pour réceptionner les 300 000 appels sur le week-end.

En tant que salariée du groupe Majorel, j’ai pris les appels pour le 3637 en plus de ma semaine de travail, sans compensation financière. Je l’ai fait en premier lieu pour la cause humanitaire, mais aussi pour rattraper les heures perdues suites aux mesures prises pendant la crise du Covid.

En formation, on nous a expliqué qu’il fallait prendre toutes les coordonnées des donneurs, répondre à leurs questions si besoin, et tout ça en une minute seulement. Dans la réalité, on avait juste le temps d’enregistrer leur don. Après, les autres appels s’enchaînaient avec deux secondes à peine entre chacun. Avec une telle cadence, difficile de voir le côté humain.

La plupart des donneurs sont des habitués et des personnes avec des petits revenus. Alors que certains nous expliquaient qu’ils donnaient parce qu’ils étaient eux-mêmes handicapés, ou que des proches étaient décédés, les chefs faisaient pression pour qu’on raccroche le plus rapidement. En effet ce qui rapporte à Majorel n’est pas le temps passé au téléphone, mais le nombre d’appels pris, et avec le minimum de personnel !

J’ai le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien, mais il y a eu tellement d’appels que j’ai l’impression de l’avoir fait à la va-vite. Non seulement les patrons de Majorel font des profits grâce au Téléthon, mais en plus ils utilisent notre côté humain pour nous imposer des conditions de travail au rabais. »

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