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Leur société
Report du Black Friday : poudre aux yeux gouvernementale
Amazon et la plupart des enseignes de la grande distribution comme Leclerc, Auchan, Carrefour, ont accepté de reporter du 27 novembre au 4 décembre le Black Friday, cette grande journée de promotion commerciale importée des États-Unis.
En 2019, le Black Friday avait généré 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 5 milliards dans les commerces physiques, selon le ministère de l’Économie. Ce sont d’abord les grandes enseignes et les principaux groupes de vente en ligne qui peuvent en profiter, du fait de leur capacité financière à proposer de fortes baisses de prix et à le faire savoir.
Cette année, le Black Friday tombant à l’origine le 27 novembre, ils auraient raflé la mise à eux seuls, les commerces dits non-essentiels devant alors rester fermés. Les représentants des petits commerçants ont fait entendre leur protestation face à ce qu’ils considéraient assez légitimement comme une injustice, demandant le report de cette journée et leur ouverture au début du mois de décembre.
Le gouvernement a donc obtenu des dirigeants de la grande distribution un report d’une semaine. Pour eux, cela n’est pas un grand sacrifice, la plupart avaient déjà commencé des campagnes de promotion, qui se sont poursuivies, report ou pas. Cette opération de communication vise à montrer aux petits commerçants que le gouvernement et en particulier son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sont à leur écoute.
Quelques concessions et promesses ne suffiront certainement pas à rassurer ceux qui sont de plus en plus sur le fil du rasoir et craignent d’avoir à mettre la clef sous la porte, à plus ou moins long terme. Bien des petits commerces sont d’abord victimes de la guerre économique menée par les capitalistes de la grande distribution. Pour s’en protéger, ils ne peuvent guère compter sur un gouvernement qui, quel que soit le domaine, privilégie d’abord et avant tout les intérêts des grands groupes capitalistes.