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Leur société
Lits de réanimation : fermetures programmées
On n’est même pas encore sorti de la seconde vague que le président du syndicat des médecins réanimateurs, le docteur Djillali Ananne alerte déjà sur la situation dans les services de réanimation et dénonce les mensonges du gouvernement.
À entendre Olivier Véran, l’hôpital public aurait été mieux préparé à cette seconde vague avec 5 800 lits de réanimation disponibles au lieu de 5 000, et la capacité d’en ouvrir d’autres. Véran parlant de 7 000 voire 12 000 lits de réanimation.
Les médecins réanimateurs sur le terrain savent quoi penser de ces chiffres fantaisistes. Leur enquête menée dans 114 services de réanimation du pays (1/3 des services du pays) montre que tous les lits de réanimation supplémentaires annoncés par Véran sont en fait des « lits éphémères », c’est-à-dire des lits de surveillance continue ou de soins intensifs rebaptisés lits de réanimation grâce à un renfort de personnel et du matériel adéquat. Et surtout, ils avertissent que, comme à la fin de la première vague, le gouvernement va commencer à refermer ces lits pour revenir aux 5 000 lits qu’il estime suffisants.
Les solutions existent pourtant. Les réanimateurs demandent la réouverture des 550 lits de réanimation qui, en janvier 2020, étaient inutilisés par manque de personnel. Ils réclament l’embauche de 3 000 à 3 500 infirmiers pour faire respecter la moyenne européenne de deux infirmiers de réanimation pour quatre malades, contre deux pour cinq aujourd’hui dans le pays, chiffre qui n’est même pas respecté dans 13 % des services de réanimation. Ainsi, à Garches, dans son service, le docteur Ananne avait à certains moments une seule infirmière pour s’occuper de… trois patients. Sans commentaires.