À partir du vendredi 27 novembre, 6,6 millions de foyers qui bénéficient actuellement des aides personnalisées au logement vont recevoir un courrier d’information sur le nouveau calcul des APL qui entre en vigueur au 1er janvier 2021. 60 % d’entre eux vont voir le montant de leur aide modifié.

La moitié des ménages locataires bénéficient de cette aide pour payer leur loyer. Pour eux, c’est une aide vitale. Mais pour le gouvernement, c’est un budget à réduire.

Dorénavant le montant des APL sera calculé sur les revenus des douze derniers mois, avec une réévaluation tous les trimestres, et non plus sur les revenus perçus il y a deux ans. Cette modification devait initialement permettre au gouvernement de faire 1,2 milliard d’économies. Cette estimation reposait sur le constat que les revenus de l’année en cours sont en moyenne plus élevés que ceux d’il y a deux ans, et qu’ainsi le montant de l’APL perçu par une partie des bénéficiaires aurait baissé. Alors que la réforme devait initialement entrer en vigueur au 1er janvier 2020, la Cnaf (Caisse nationale d’allocations familiales) avait demandé plus de temps pour se préparer à sa mise en œuvre. Puis elle avait été repoussée à nouveau à cause du Covid, le gouvernement n’ayant pas osé faire passer dans ce contexte une réforme aussi impopulaire.

Aujourd’hui, il explique qu’avec ce nouveau calcul ceux qui ont vu leur revenu diminuer cette année à cause du chômage partiel et des licenciements seront gagnants. Mais il y aura aussi beaucoup de perdants, puisque le gouvernement espère réaliser entre 500 et 700 millions d’euros d’économies sur le dos des allocataires.

À défaut d’avoir des emplois et des salaires corrects, nombre de foyers comptent sur les APL pour pouvoir payer leur loyer. Avec cette politique, le gouvernement en pousse encore quelques-uns dans la pauvreté.