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Dans les entreprises
Airbus Saint-Nazaire et Nantes : grève et débrayages contre les accords Covid
Lundi 23 novembre, sur les sites Airbus de Saint-Nazaire et Nantes, les travailleurs ont manifesté leur opposition aux accords Covid mis en place par la direction et signés par les syndicats majoritaires de l’Entente, FO, CGC, CFTC.
À Saint-Nazaire, un millier de travailleurs en production représentant les deux équipes se rassemblaient devant les bureaux de la direction, continuant le mouvement le lendemain à 300 pour l’équipe du matin. Des débrayages quotidiens devaient continuer jusqu’au vendredi pour maintenir la pression. Oralement, la direction s’engageait à revenir sur les horaires du vendredi et sur l’accès à la cantine pour l’équipe d’après-midi, ce qui était ressenti comme une première victoire.
Sur le site de Nantes, un débrayage avait lieu le lundi après-midi avec possibilité de rester en grève jusqu’au soir, réunissant une cinquantaine d’ouvriers des ateliers du 320. C’est un secteur où la production ne s’est pratiquement jamais arrêtée car les commandes, nombreuses pour cet avion, sont maintenues par les compagnies.
Ces mouvements, partis en dehors des syndicats, ont eu le soutien de la CGT. Dans ces accords Covid, dont les grévistes demandent la suppression, il y a surtout l’obligation de récupérer les heures et les jours non travaillés pendant le premier confinement et qui ont été payés par Airbus avant la mise en place du chômage partiel.
Pour certains travailleurs, cela peut représenter jusqu’à 12 jours à récupérer en heures supplémentaires ou à sacrifier sur les congés. Cette récupération est effective dès maintenant et jusqu’à fin juin 2021. Alors que les stocks s’accumulent et que personne ne sait de quoi l’avenir sera fait, demander de faire des heures supplémentaires ou de sacrifier des congés est ressenti comme une aberration.
Ce qui alimente aussi la colère, ce sont les nouveaux horaires dans le cadre d’un accord APLD (Activité Partielle Longue Durée), qui doit entrer en application dès janvier. Le vendredi par exemple deviendrait un jour de travail comme les autres et il faudrait finir, pour les équipes du soir, à 22 h33 au lieu de 21 heures actuellement avec les horaires Covid.
À toutes ces attaques s’ajoute un mécontentement plus général contre les pressions de la hiérarchie, les cadences dans certains secteurs qui reprennent, l’impossibilité pour les travailleurs en équipe d’avoir accès à un vrai repas et surtout la certitude qu’Airbus profite largement du Covid pour remettre en cause certains avantages acquis.
Les dirigeants de ce grand groupe mondial, riche à milliards, veulent produire plus avec moins de salariés, pour qu’une fois la crise terminée, les profits soient de retour à des niveaux encore supérieurs. Ils se sont déjà débarrassés de milliers d’intérimaires, de sous-traitants, et veulent maintenant mettre au pas ceux qui restent encore au travail.
Il n’est pas dit qu’ils y arrivent si facilement et la réaction salutaire des travailleurs de Saint-Nazaire et de Nantes est là pour montrer qu’ils ne peuvent peut-être pas tout se permettre ! Cela peut être un exemple encourageant pour tous les salariés qui ne se résignent pas à subir cette crise et ses effets catastrophiques, dont ils ne sont en rien responsables.