Marseille : deux ans après l’effondrement, toujours rien18/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2729.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : deux ans après l’effondrement, toujours rien

Mardi 3 novembre, deux ans après l’effondrement des immeubles aux numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne à Marseille, le juge d’instruction a mis en examen la Société d’économie mixte Marseille Habitat qui était propriétaire d’un des immeubles.

L’enquête révèle des manquements nombreux, que ce soit de la part des experts, des services de la Ville ou des syndics d’immeubles. Les défaillances, les mouvements, les entrées d’eau de pluie, les lézardes inquiétantes avaient été maintes fois signalés, en particulier par des locataires ou des propriétaires occupants.

La catastrophe du 5 novembre 2018 a causé la mort de huit habitants de la rue d’Aubagne. Les habitants des immeubles proches ont été évacués, puis dans toute la ville d’autres immeubles ont été déclarés en état de péril grave. Ces évacuations se poursuivent ici et là. 4 392 personnes ont été évacuées de leur logement à Marseille entre le drame de la rue d’Aubagne et le 16 octobre 2020. Actuellement 390 d’entre elles sont hébergées en hôtel ou appart’hôtel.

Délogées, hébergées et même relogées, elles connaissent bien des difficultés. Les assurances et la mairie n’ont payé souvent qu’une partie des dépenses engendrées par cette situation. Des propriétaires-occupants ont dû à la fois payer des travaux de rénovation et leur hébergement provisoire tout en continuant à rembourser leur crédit.

Plusieurs associations et collectifs ont organisé des aides aux délogés et des manifestations mais, deux ans plus tard, après l’espoir mis dans le changement de municipalité, bien des problèmes demeurent. Il semble surtout qu’il est urgent d’attendre, qu’il va peut-être se passer quelque chose, nul ne sait quand.En attendant, des milliers de Marseillais continuent à vivre dans des immeubles insalubres et dangereux, et quatre cents délogés attendent encore dans des hôtels. Pris entre promoteurs immobiliers, administrations comateuses aux relations inextricables et marchands de sommeil, les habitants peu fortunés oscillent entre le désespoir et la colère.

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