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Leur société
Petits commerçants et artisans : victimes du grand capital
Le Premier ministre Castex, a annoncé que les grandes surfaces devraient fermer leurs rayons de produits non essentiels à partir du mercredi 4 novembre.
Après l’injonction gouvernementale de fermer boutique en raison du second confinement, il fait mine de faire une concession à la colère des petits commerçants des secteurs non alimentaires, relayée par des élus locaux, non sans arrière-pensées politiques pour certains. Cette limitation de vente dans les grandes surfaces est un piètre lot de consolation, car les petites boutiques resteront fermées. Les consommateurs pourront en outre se tourner vers le e-commerce, notamment Amazon, qui annonce le triplement de son bénéfice au troisième trimestre, qui s’élève à 5,4 milliards d’euros.
Pour tenter de limiter les conséquences de sa propre incurie, le gouvernement impose au petit commerce non alimentaire de fermer boutique, comme il impose aux salariés d’aller travailler coûte que coûte, puis de rentrer se confiner en leur interdisant toute vie sociale, ou de rester confinés en télétravail. Aucune restriction ni contrainte n’est imposée aux grandes entreprises pour que la machine à profit continue de fonctionner. À juste titre, les libraires, les fleuristes, les coiffeurs ont protesté à leur manière.
Les quelque 450 000 commerces de proximité sont dans des situations financières variées. Certains sont très à l’aise, d’autres vivent chichement de leur travail ou sont sur le fil du rasoir, même en dehors de toute crise. Beaucoup d’entre eux jouent leur survie après le premier confinement, alors que la crise économique, la montée du chômage et de la misère ne peuvent que compromettre la consommation, en particulier dans les villes et les quartiers populaires.
Pour justifier le choix de laisser fermés les petits commerces, le gouvernement a présenté la fermeture de certains rayons dans les grandes surfaces comme une mesure d’équité contre la concurrence déloyale. Mais les petits commerçants ne jouent pas à armes égales avec les Carrefour, les Auchan, ou les géants du e-commerce. Les choix du gouvernement face à la reprise de la pandémie démontrent justement qu’ils ne pèsent guère dans la balance.
Le ministre de l’Économie et celui chargé des petites entreprises verseront les larmes d’usage quand les faillites viendront, mais l’État défend les intérêts des gros capitalistes et leur destine la plus grosse part des aides censées sauver l’économie et la petite entreprise. L’activité des petits commerçants est certes étouffée par le Covid-19, mais ils sont surtout étranglés par le système capitaliste et l’État à son service. Dans la lutte contre ce système injuste, ils devraient devenir les alliés de la classe ouvrière.