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Leur société
Castex : nostalgique des colonies
« Je veux dénoncer les compromissions qu’il y a eu pendant trop d’années, les justifications à cet islamisme radical : nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore ! » Voilà les propos que Castex a tenus dimanche 1er novembre au journal de 20 heures de TF1.
À entendre le Premier ministre, l’islamisme radical , celui qui n’hésite pas à recourir aux assassinats, trouverait des justifications dans la critique de la colonisation faite ces dernières années par différents politiciens, y compris dans certaines déclarations de Macron. Alors qu’il n’était encore que candidat à la présidence, celui-ci avait en effet qualifié la colonisation de « vraie barbarie » et de « crime contre l’humanité. » Il est vrai que cela ne lui coûtait rien.
En revanche, il y a aussi parmi la droite et l’extrême droite une tradition solidement ancrée de regretter le temps des colonies et de présenter leur conquête comme une œuvre de civilisation. Sarkozy était même allé jusqu’à faire inscrire en 2005 dans les programmes scolaires « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord », avant que cette phrase ne soit retirée l’année suivante. Avec un million d’Algériens massacrés lors de la guerre menée par l’armée française parce qu’ils réclamaient leur indépendance, en quoi la France a-t-elle joué un « rôle positif » ? Quant à Darmanin, avant qu’il ne quitte Les Républicains pour se rallier à Macron, il fustigeait ce dernier en 2017 pour avoir « insulté la France » en dénonçant le colonialisme. Et, sans surprise, Marine Le Pen, en digne fille de son père, est fidèle au même registre à connotation raciste.
Par ses propos, Castex se situe donc dans la lignée d’une certaine droite et extrême droite, et de tous ces nostalgiques de l’époque où la France tirait sa prétendue grandeur de l’asservissement des peuples, du pillage de leurs richesses et des massacres commis dans les guerres menées contre ceux qui n’acceptaient pas de se soumettre et se levaient contre l’oppression.