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Hôpital de la Croix-Rousse – Lyon : submergé par la deuxième vague
Malgré les discours du gouvernement, le nombre de lits et de soignants n’a pas augmenté à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, depuis la première vague de l’épidémie.
Aujourd’hui, avec la multiplication des cas de Covid-19, les services de soins continus et de réanimation sont complètement saturés.
Les médecins doivent parfois choisir, entre différents patients, ceux qui pourront bénéficier d’un lit qui s’est libéré. Pour les malades, être plus âgé ou être dans l’attente d’une greffe d’organe peut être un critère qui ferme les portes de la réanimation.
Faute de places dans les services spécialisés, les autres services doivent assurer eux-mêmes des soins intensifs avec les moyens du bord, mais sans le matériel nécessaire à la surveillance ou à l’intubation des patients. Ces conditions très dégradées réduisent leurs chances de survie, qu’ils soient malades du Covid ou qu’ils souffrent d’une autre pathologie.
Partout, le manque de soignants est tel que tout le monde doit courir et parer au plus pressé. Les effectifs prévus dans les services conventionnels – une infirmière et une aide-soignante pour dix patients – ne permettent pas de prendre en charge correctement les malades du Covid, dont l’état peut se dégrader très rapidement. Et, quand une personne en fin de vie est mise en sédation, les soignants n’ont même pas le temps de rester auprès d’elle pour l’accompagner.
Dans tout l’hôpital, l’ensemble du personnel est touché par une surcharge de travail à laquelle il ne peut faire face. Alors qu’elles ne sont déjà pas assez nombreuses en temps normal, les employées du groupe GSF, qui s’occupent du ménage, doivent aussi procéder aux désinfections des chambres des patients atteints par le Covid, ce qui demande beaucoup plus de temps. Au Brancardage, les transports sont également plus longs à réaliser, et le surplus de travail est tel que les brancardiers ont dû refuser de déplacer certains patients. Enfin, aux Urgences, ce sont des dizaines de malades qui restent des heures sur des brancards, voire une nuit entière, faute de leur trouver des lits dans les autres services…
Alors que la deuxième vague de l’épidémie n’en est qu’à ses débuts, l’épuisement des équipes est déjà complet. Le gouvernement, qui s’est rabattu sur les restrictions et le couvre-feu plutôt que de donner des moyens aux hôpitaux, est complètement responsable de cette situation révoltante.