En France, 700 000 emplois au bas mot ont été supprimés en à peine plus de six mois. En Espagne, 400 000 ont disparu rien que dans l’hôtellerie. Dans de nombreux secteurs, l’aéronautique, l’automobile, des plans massifs de suppression d’emplois ont non seulement été annoncés mais sont en cours avec la mise à la porte des travailleurs précaires.Ainsi Continental qui prévoit de supprimer plus de 30 000 emplois dans le monde.

Les États européens n’ont pourtant pas lésiné sur les dépenses pour aider le patronat à traverser la crise sans dommage, y compris en prenant en charge, selon les pays, 70 %, 80 % parfois 100 % des salaires des travailleurs mis en chômage technique. Au plus fort de la crise, rien que dans les cinq plus grandes économies européennes, 45 millions de personnes étaient au chômage partiel.

Contrairement à ce que prétendent les gouvernements, cette politique ne garantit en rien les emplois. Dans de nombreux cas, les licenciements se retrouvent seulement repoussés. Des économistes en lien avec des grandes entreprises, comme Allianz, ou au service d’organisations patronales, parlent désormais d’emplois ou d’entreprises « zombies », jugées non viables et immobilisant inutilement du capital qui pourrait beaucoup plus utilement aller s’investir ailleurs.

Sur les 20 millions de travailleurs encore à l’heure actuelle au chômage partiel en Europe, 9 millions sont ainsi sous la menace de perdre leur emploi dès l’année prochaine. Et c’est sans compter tous ceux qui sont aujourd’hui en activité mais dont les patrons sont prêts à se débarrasser pour s’adapter au nouveau ralentissement économique provoqué par la reprise de l’épidémie.

À l’échelle du continent européen le chômage de masse se répand alors même que le patronat n’a jamais été aussi riche et autant aidé, une démonstration de la catastrophe qu’engendre le capitalisme pour toute la société.