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Leur société
Les accords de Nouméa
L’impérialisme français tient à ce vestige de son empire colonial qu’est la Nouvelle-Calédonie.
Non seulement il y possède de réels intérêts matériels, notamment dans l’exploitation du nickel, mais surtout la Nouvelle-Calédonie lui permet de prétendre jouer un rôle dans le Pacifique et en Asie. Dans les années 1970, alors que le nombre de Kanaks progressait plus vite que le nombre de Caldoches, ces descendants de colons venus essentiellement de métropole, le gouvernement français a relancé la politique de peuplement, favorisant l’émigration en provenance de la métropole, afin de noyer la revendication indépendantiste sous le nombre. La riposte fut la révolte des Kanaks dans les années 1980, qui se termina en 1988 avec le massacre par l’armée française de 19 militants nationalistes. Pour sortir de cette crise, le gouvernement français de Michel Rocard négocia avec les partis caldoches et les partis nationalistes kanaks les accords de Matignon, en 1988, suivis par ceux de Nouméa en 1998 avec le gouvernement Jospin. Il s’agissait alors de gagner du temps tout en tentant d’associer la petite bourgeoisie kanake et les courants nationalistes en leur réservant des places dans les institutions et dans les entreprises de l’archipel, en octroyant aussi à celui-ci une très large autonomie, avec un gouvernement et des provinces aux pouvoirs élargis. Moyennant quoi, la question de l’indépendance était renvoyée à plus tard. Une série de trois référendums au plus était prévue pour vingt ans plus tard. En cas de réponse trois fois négative, la question serait définitivement enterrée.