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Leur société
Covid-19 : Paris aussi dans le rouge
Après ceux de Marseille, ce sont maintenant les services de réanimation de région parisienne qui dépassent le seuil de 30 % de malades du Covid.
Depuis quelques semaines, le gouvernement a créé un code couleur pour différencier la situation épidémique des régions et prendre des mesures adaptées localement et annoncées par les préfets. Cette méthode débouche pour l’instant surtout sur une cacophonie généralisée et ne semble pas empêcher l’aggravation de la situation.
La semaine précédente, seules Marseille et la Guadeloupe étaient « rouge écarlate », ce qui entraînait la fermeture totale des bars et restaurants. Maintenant, c’est Paris qui est passé en zone d’alerte maximale. Devant les protestations des restaurateurs, le gouvernement n’a pas osé maintenir la fermeture des restaurants. Ceux-ci rouvrent donc à Marseille, moyennant un nouveau protocole sanitaire qui ne contient pas grand-chose de neuf.
À Paris, c’est le préfet de police qui a annoncé les nouvelles mesures lundi soir. Les établissements dont l’activité principale est la vente de repas peuvent rester ouverts, une jauge va être appliquée dans les centres commerciaux, où il ne devrait pas y avoir plus d’un client pour 4 m², et les universités ne devraient plus être remplies qu’à 50 %.
Cela peut-il suffire à enrayer l’épidémie ? Le directeur de l’ARS de l’Île-de-France prévoit qu’en l’espace de deux semaines 50 % des lits de réanimation seront occupés par des malades du Covid. Cela représente environ 600 personnes pour une population de 12 millions d’habitants. Voilà qui peut paraître peu, mais le délabrement du système de santé est tel que cela peut suffire à le faire exploser.
Le gouvernement voudrait freiner l’épidémie, mais en gênant le moins possible le patronat. L’essentiel de ses mesures vise donc les loisirs de la population, et encore, en limitant au maximum l’impact sur les grands patrons de ce secteur. Il n’envisage par exemple pas du tout de fermer les grands parcs d’attractions.
L’ampleur de la deuxième vague de l’épidémie est encore inconnue, mais il est clair que pour l’instant elle ne dépend que très peu de l’action du gouvernement. Les dirigeants de certains pays, comme le Brésil ou les États-Unis, ont visiblement fait le choix de laisser passer la maladie en n’essayant de protéger et de soigner que la fraction la plus riche de la population. C’est un choix dangereux pour tous et même pour les plus riches, comme le montre la maladie de Trump.