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Mali : l’armée française enlisée
Deux soldats de l’opération Barkhane sont morts samedi 5 septembre au nord du Mali et un autre a été blessé dans l’explosion de leur véhicule blindé. Cela porte à 45 le nombre de militaire français tués depuis 2013.
Il y a trois mois, au sommet de Nouakchott, Emmanuel Macron avait affirmé que la victoire contre les djihadistes était désormais possible. Les 600 hommes supplémentaires affectés à l’opération Barkhane et une nouvelle stratégie allaient selon lui renverser la situation. Il est clair qu’il n’en est rien.
Les militaires du contingent de l’ONU, la Minusma, en majorité venus d’autres pays africains ou du Bengladesh, paient un tribut encore plus lourd. Plus de 200 d’entre eux sont morts au Mali, pour permettre au gouvernement français de mener sa propre guerre. Quant à l’armée malienne, elle n’est pas en reste. Les attaques contre ses camps ou ses convois se multiplient. Dix militaires maliens ont ainsi péri le 3 septembre dans une embuscade, au centre du pays.
Lorsque l’armée française est intervenue au Mali en 2013, le gouvernement français de l’époque, nommé par François Hollande, prétendait protéger ainsi la population malienne contre les djihadistes. C’était une pure hypocrisie, car il s’agissait uniquement de garder la main sur son ancienne colonie. Aujourd’hui, les troupes françaises, loin d’être une protection pour les habitants, concourent pleinement au climat d’insécurité généralisée qui s’est emparé de toute la région. Le 1er septembre, les soldats français ont ouvert le feu près de Gao sur un autobus se dirigeant selon leurs dires vers leur convoi militaire, ce que nie le chauffeur. Un civil malien a été tué et deux autres blessés. Les drones armés qu’utilise depuis le début de l’année l’armée française sont aussi une menace pour les villageois, qui ne les entendent pas arriver. Censés cibler uniquement les djihadistes, ils peuvent tout aussi bien frapper les habitants auxquels ceux-ci se sont mêlés.
Ces agressions directes s’ajoutent au fait que les soldats de Barkhane couvrent les exactions de l’armée malienne, suscitant un rejet croissant de la population. Quant aux jeunes soldats français qui meurent là-bas, ils n’y sont envoyés que pour défendre les intérêts de l’impérialisme français dans une sale guerre.