Air France : la crise aide les actionnaires02/09/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/09/P10_Economie_capitaliste_voie_sans_issue_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C503%2C900%2C1009_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : la crise aide les actionnaires

Le 28 août, le quotidien économique Les Échos a détaillé de façon louangeuse comment Air France fait avancer ses affaires en mettant à profit la situation de crise actuelle.

Illustration - la crise aide les actionnaires

Alors que le ciel reste quasi vide d’avions, surtout au regard du trafic estival habituel, l’article des Échos débute ainsi : « Durant l’été, la direction (d’Air France-KLM) a franchi avec succès plusieurs étapes d’une restructuration sans précédent. (…) En trois mois, (son directeur-général) a réussi à obtenir 10,4 milliards d’euros de prêts en France et aux Pays-Bas, et à faire valider deux plans de départs volontaires » de « 368 postes chez les pilotes et de (…) 1 700 postes chez les hôtesses et les stewards, ainsi qu’une restructuration sans précédent du réseau domestique. Il a convaincu les syndicats (…) d’accepter une réduction de 40 % de la filiale régionale Hop. » Il « a aussi bien avancé dans l’optimisation de sa flotte, en sortant tous les Airbus 380 et 340 chez Air France, ainsi que les Boeing 747 chez KLM », et en trouvant assez d’argent pour remplacer les « A319 d’Air France par des A220, à compter de 2021. »

Bien sûr, il y a quand même des ombres au tableau. Car « si Air France et KLM sont à l’abri de la cessation de paiement (…), le retour à l’équilibre en 2023, avec un objectif (de bénéfices) de 7 % » reste à atteindre.

Emplois supprimés par milliers, licenciements, baisses de salaires chez KLM, exploitation accrue, pour offrir du 7 % de bénéfices aux actionnaires. Et pour qu’Air France, dont le directeur général se vantait cet été d’avoir « 14 milliards d’euros de trésorerie », ait les moyens, non seulement de s’équiper d’avions dernier cri mais, comme dit ce monsieur, de « se saisir d’opportunités si elles se présentent ». En clair : de s’offrir des compagnies au bord de la faillite.

Partager