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- Lutte ouvrière n°2717
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Leur société
Plan de relance : pas de report pour les aides au patronat
Reprise de l’épidémie de coronavirus oblige, le gouvernement a décidé de reporter l’annonce des mesures prévues dans son plan de relance.
Mais, même sans en préciser tous les détails, le ministre de l’Économie a déjà clairement annoncé que le grand patronat sera le bénéficiaire principal des 100 milliards d’euros mis sur la table.
Bien sûr, le ministre Le Maire a tenu à souligner qu’il y a eu aussi des mesures en faveur de la population. Mais elles sont restées bien modestes, que ce soit l’augmentation de 100 euros de l’allocation de rentrée scolaire, ou le passage à un euro le repas en restaurant universitaire pour les étudiants boursiers. Elles sont même dérisoires, comparées à la gravité de la situation de millions de familles, de salariés ou d’étudiants précaires qui ont vu leurs revenus s’effondrer en quelques mois, au point de se tourner toujours plus nombreux vers les associations caritatives.
Le Maire a même présenté la prise en charge du chômage partiel et la prime à l’achat de véhicule propre comme des aides du gouvernement aux classes populaires. Comme si le fait que l’État subventionne l’industrie automobile ou paye les salaires à la place des patrons n’avait pas surtout bénéficié à la bourgeoisie !
Quant aux nouvelles mesures du plan de relance d’ores et déjà entérinées, elles sont sans équivoque : subvention longue durée de l’activité partielle dans les entreprises, nouvelles primes de 4 000 euros par jeune embauché, prêts pour les entreprises garantis à long terme.
Face à l’aggravation du déficit budgétaire, le gouvernement a promis de ne pas augmenter les impôts des particuliers. Mais cela ne l’a pas empêché d’ouvrir encore un peu plus les vannes budgétaires en faveur de la bourgeoisie. Les impôts dits de production vont baisser de 10 milliards d’euros dès l’année prochaine. Et le gouvernement confirme que d’ici 2022 le taux d’impôt sur les sociétés passera bien de 28 à 25 %.
Ainsi, alors que les familles populaires voient leur pouvoir d’achat plonger, avec l’explosion du chômage sous toutes ses formes, l’urgence au gouvernement reste d’accroître encore les subventions directes, pour maintenir les profits des grandes entreprises.
Inutile de préciser que le déficit budgétaire servira ensuite à justifier de nouvelles saignées dans les services publics utiles dont bénéficie encore la population.