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Leur société
Nationalisations : Mélenchon fait son Mitterrand
La France insoumise réunissait son université d’été du 20 au 23 août. Mélenchon y a réaffirmé sa croyance en l’État, c’est-à-dire en la possibilité de mener, dans le cadre des institutions existantes, ce qu’il appelle « une politique au service du peuple », et non dans le seul intérêt des classes riches.
Pour cela, il met en avant la nécessité de nationaliser et de mettre en place une planification dans plusieurs domaines de l’économie.
Certes la misère et les menaces pour la planète, engendrées par l’anarchie du système capitaliste, rendent urgente la nécessité de réorganiser la production. Une économie planifiée, qui aurait pour objectif le bien-être de l’ensemble de la population et le souci de ne pas saccager la planète, est d’ailleurs le seul avenir possible pour l’humanité. Mais ni les nationalisations ni même la planification ne sont en soi des mesures à même de transformer l’économie en ce sens, si elles sont réalisées en dehors du contrôle des travailleurs.
La France a ainsi connu des vagues de nationalisations, aussi bien avec l’homme de droite de Gaulle, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, que sous la gauche avec Mitterrand en 1981. Mélenchon a soutenu ces dernières nationalisations, en tant que responsable et élu socialiste. Bien loin d’affaiblir le pouvoir du capital, elles visaient à le renforcer. L’État, sous Mitterrand, a racheté des entreprises vieillissantes et condamnées, fournissant ainsi des capitaux frais à des dynasties bourgeoises.
C’est ce type de nationalisations que Mélenchon propose, non pas aux travailleurs, qui n’ont rien à y gagner, mais au patronat, pour qui cela peut être une option, comme en 1945 et en 1981.
Mais, pas plus cette fois-ci que les précédentes, cela ne signifiera la fin de l’exploitation et la fin du pillage des ressources de la planète. Cela, seule l’expropriation des capitalistes peut le faire. Il s’agit là non pas d’une « révolution citoyenne », mais d’une révolution sociale.