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Brésil : Églises et gouvernement contre l’IVG
Dimanche 16 août, il a fallu l’intervention de manifestantes féministes et de policiers pour qu’une fillette de 10 ans violée par son oncle puisse avorter, avec l’accord de la justice.
Les médecins de son État d’origine ayant refusé de pratiquer l’avortement, elle a été envoyée à Recife, où un médecin courageux résiste à toutes ces pressions religieuses et sociales. Mais même là, à 1 500 km de chez elle, les réactionnaires religieux l’ont retrouvée et ont tenté de lui interdire l’hôpital, pilotés par la ministre des Droits de l’homme, de la Famille et des Femmes !
La législation brésilienne n’autorise que très rarement l’IVG, même dans les cas de viol. Les Églises et la majorité des députés militent contre ce droit des femmes. Le président réactionnaire Jair Bolsonaro, élu avec le soutien des évangélistes, veut interdire toute éducation sexuelle à l’école. Il a déclaré : « Tant que je serai président, il n’y aura pas de légalisation de l’IVG. » Et il a nommé ministre des Femmes une pasteure évangéliste, militante antiféministe. Pour l’Église catholique, l’avortement est pire que le viol. Le président des évêques brésiliens dénonce dans cette IVG « la mort d’un enfant », en accord avec le pape qui en 2018 comparait l’avortement à l’embauche d’un tueur à gages.
Le Brésil est un pays très inégalitaire, violent envers les pauvres, les femmes, les enfants. La prostitution infantile y est un fléau. Sur les 66 000 viols officiellement enregistrés chaque année, plus de la moitié concernent des mineures de moins de 13 ans. Mais, malgré les pressions religieuses, politiques et sociales qui s’exercent contre les femmes, les enfants et les exploités, il y a des militantes et des militants pour intervenir à leurs côtés.