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- Lutte ouvrière n°2713
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Dans les entreprises
PSA – Rennes-La Janais : l’après est comme l’avant… en pire
Vendredi 24 juillet, dernier jour de travail avant les départs en congés pour trois semaines, la direction de l’usine PSA de Rennes a annoncé le redémarrage de l’équipe de nuit à partir du 31 août. La même annonce a été faite le même jour à l’usine de Sochaux, où sont assemblés le même type de véhicules, les gros SUV.
Cette annonce a été aussitôt qualifiée « d’excellente nouvelle » par la majorité des syndicats de l’usine. Elle montre, en tout cas, que les affaires de PSA ne vont pas si mal malgré la crise sanitaire : quatre mois après le redémarrage de l’usine arrêtée pendant le confinement, la production sera à 80 % de ce qu’elle était avant, quand elle tournait également le week-end.
C’est effectivement une bonne nouvelle pour les quelque 500 intérimaires qui seront recrutés pour tenir les postes de montage. Avant le confinement, ils étaient un millier sur les chaînes de production. La direction les avait tous renvoyés au chômage du jour au lendemain.
Mais cela montre aussi le cynisme de PSA. Dès la reprise, le 18 mai, la direction a fait tourner l’usine à pleine cadence, malgré les contraintes des mesures sanitaires. D’abord en une seule équipe, puis en deux, et bientôt en trois. L’effectif ouvrier en CDI était tellement réduit dans l’usine que PSA a préféré déplacer 150 travailleurs d’autres usines (Poissy, Mulhouse et Saragosse) pour venir travailler à Rennes, plutôt que de reprendre des intérimaires. Malgré cela, le manque d’effectifs est tel que la direction a également mis des ouvriers professionnels, des techniciens et quelques cadres en production pour pouvoir sortir les voitures. En plus de cela, les heures supplémentaires quotidiennes, les samedis et même le 14 juillet travaillés, épuisaient les travailleurs.
Avec le retour de l’équipe de nuit le 31 août, rien ne change vraiment. La direction continuera de faire venir le maximum d’ouvriers d’autres usines, qu’elle a transformés en « nomades » pour limiter au maximum le nombre d’intérimaires. Trois à quatre samedis pour les équipes de jours et trois dimanches pour la nuit sont déjà prévus en heures supplémentaires jusqu’à fin octobre…
Ceux qui espéraient que le remontage de l’équipe de nuit signifierait la fin des heures supplémentaires sont déçus. Ce régime épuisant est d’autant plus inacceptable que des centaines d’intérimaires sont maintenus au chômage.