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- Lutte ouvrière n°2713
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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent : Le Ségur de la santé met les sages-femmes en colère
Je suis sage-femme depuis quinze ans. On sait peu que les sages-femmes, bien que fonctionnaires, avec un statut et un salaire comparables à ceux des infirmières, font partie des professions dites « médicales » comme les médecins et chirurgiens-dentistes. Leur formation commence d’ailleurs par une année de médecine, suivie de quatre années d’école spécialisée. Eh bien à ce titre, nous n’avons pas été représentées au Ségur de la Santé ! Bien sûr, il n’est pas sorti grand-chose de cette comédie que le gouvernement a organisée après le confinement pour avoir l’air de faire quelque chose, mais en plus, ceux qui travaillent à l’hôpital n’y ont pas tous été associés, et nous non plus.
Pendant la crise sanitaire, des services Covid ont pourtant été ouverts au sein des maternités et les accouchements ont continué à avoir lieu. Les sages-femmes assurent également les suivis de grossesse, la réanimation et le soin des nouveau-nés, ainsi que le suivi gynécologique des femmes, le dépistage des pathologies, le travail en PMA, la prise en charge des IVG (y compris au planning familial), les consultations à domicile… La liste est non exhaustive. La fermeture des maternités depuis trente ans fait qu’une sage-femme gère souvent plusieurs parturientes à la fois, en même temps que les urgences et les consultations diverses, dans un climat de plus en plus stressant car on ne peut pas être partout en même temps.
Et pourtant, dans un premier temps, nous avons été oubliées de la liste des professionnels qui avaient le droit aux masques, nous avons dû batailler pour en obtenir. Pourtant, il n’y aura pas d’embauches. Et notre grille salariale ne va pas évoluer. Nous ne bénéficierons que des 183 euros, qui ne sont en fait qu’un pseudo-rattrapage du gel du point d’indice des fonctionnaires depuis plus de dix ans.
Tout cela est perçu par beaucoup comme un mépris de plus. Cet hiver encore, l’actualité parlait des fermetures des petites maternités, de la mise en danger des mères et des enfants... Mais le gouvernement est toujours dans le déni, malgré la crise du Covid qui nous laisse un goût plus qu’amer !