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Leur société
Montargis : des locataires choqués et en colère
Les habitants du quartier Chautemps à Montargis, dans le Loiret, ont été choqués par l’incendie, le 6 juillet, d’une colonne électrique dans l’escalier d’un immeuble à la suite d’une bagarre de territoire entre quelques jeunes.
Les locataires des 24 appartements ont été contraints de se reloger ailleurs, le bâtiment n’étant plus alimenté en électricité pour plusieurs mois, et sa structure métallique étant peut-être aussi touchée. La mairie, le bailleur social et les assurances se renvoient la balle pour la prise en charge des frais d’hôtel et les modalités de relogement adaptées.
Après une quinzaine de jours, la situation ne s’est toujours pas améliorée : les locataires doivent se débrouiller pour gérer eux-mêmes la plupart des conséquences de ce sinistre. Certains sont logés à l’hôtel, d’autres chez des voisins ou des proches, une situation inconfortable qui dure et s’ajoute à l’incertitude sur leur devenir.
Le bailleur leur demande de vider les appartements et de mettre leur mobilier dans des box dont la location est en partie à leur charge. Il a prévenu que les frais d’hôtel n’étaient plus pris en charge à partir du 25 juillet. Des propositions de relogement ont bien été faites, mais pour des logements souvent plus petits et plus chers, éloignés du travail et de l’école des enfants. Pour les locataires, il n’est pas question d’accepter n’importe quoi. « Nous, on était bien chez nous. Aujourd’hui, parce qu’on est sinistrés, on doit tout accepter ? On n’a pas demandé à quitter nos logements. »
Une banderole a été affichée devant l’immeuble remerciant ironiquement la mairie et le bailleur et dénonçant le mépris des organismes sociaux. « Les sinistrés de Chautemps », comme ils s’appellent, ont décidé d’organiser un rassemblement et une soirée devant l’immeuble mardi 21 juillet. Une quarantaine de personnes s’y sont retrouvées, partageant l’idée qu’elles ne devaient pas rester isolées dans leurs démarches avec le bailleur, qui traite les cas individuellement. Les présents ont décidé de faire les démarches collectivement.
Le lendemain, ils sont allés interpeller le bailleur et le cabinet du maire, en prévenant qu’ils ne se laisseraient pas déplacer pour des conditions d’habitat pires que celles qu’ils avaient, ni traiter avec mépris.