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Leur société
Fraude au chômage partiel : coup double pour le patronat
Depuis le début de la crise sanitaire, les patrons n’ont pas trop dû mettre la main à la poche pour indemniser les millions de salariés mis en chômage partiel. L’État et l’Unedic y ont pourvu. À cette fin, 31 milliards ont été budgétisés sur l’année 2020 et plus d’un million d’entreprises ont déjà utilisé le dispositif.
Pour une grande part du patronat, ce large usage de l’argent étatique ne suffit pourtant pas. Dans de très nombreuses entreprises, grandes et petites, la direction a demandé aux salariés placés en chômage partiel d’assurer tout ou partie de leur activité – bref de travailler sans que cela lui coûte un centime. Cela a particulièrement touché les entreprises qui ont utilisé le télétravail.
Ce que beaucoup de travailleurs pouvaient facilement constater autour d’eux a fini par remonter aux oreilles de l’ex-ministre du travail Pénicaud. Pourtant partisane d’une société de la « confiance » envers le patronat, elle a fini par organiser depuis la mi-mai une série de contrôles concernant seulement 1 % des entreprises.
Un mois et demi plus tard, les premiers résultats tombent : sur 3 000 contrôles, 600 déclarations patronales sont dites erronées mais relevant de la bonne foi et 850 d’une fraude pure et simple. Au total, une entreprise contrôlée sur deux aurait ainsi profité indûment de tout ou partie de la subvention étatique.
Effrayé de sa propre audace, le ministère a tenté de minimiser ses résultats en expliquant qu’il avait ciblé les contrôles sur des entreprises potentiellement frauduleuses mais qu’il « espérait » que le reste du patronat se montre plus honnête. Il peut aussi attendre de la neige pour la semaine prochaine…