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- Lutte ouvrière n°2709
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Leur société
Fillon : une fin de carrière à l’ombre ?
François Fillon a écopé de cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme, d’une amende de 375 000 euros et de dix ans d’inéligibilité.
Son épouse est condamnée à une amende du même montant, à trois ans d’emprisonnement avec sursis et deux ans d’inéligibilité ; son suppléant écope de trois ans avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et 20 000 euros d’amende. Ils vont bien sûr faire appel.
Les attendus du procès sont clairs et nets. En salariant sa femme comme assistante parlementaire pour des travaux fictifs, Fillon est accusé d’avoir mis en place « une organisation lui permettant de détourner à son profit personnel la quasi-totalité du crédit collaborateur mis à sa disposition par l’une ou l’autre assemblée » […] et d’avoir contribué « à éroder la confiance que les citoyens placent dans ceux qu’ils élisent. » Les prévenus ont été condamnés à rembourser plus d’un million d’euros à l’Assemblée nationale.
On ne peut pas dire que la justice, souvent plus accommodante avec les puissants qu’avec les petits, ait eu la main légère dans cette affaire.
Elle fait partie d’un certain nombre de mésaventures qui jalonnent le parcours de quelques politiciens, en général parce qu’un de leurs concurrents fait parvenir à la presse des informations sur des affaires de pots-de-vin ou quelques capitaux oubliés dans des paradis fiscaux. Ce fut le cas par exemple pour Cahuzac ex-ministre du Budget sous Hollande. Mais on ne compte plus les affaires de ce genre qui ont marqué, notamment, l’histoire de la droite française et de ses règlements de comptes.
Lorsqu’une telle affaire sort au grand jour, la justice est alors bien obligée de défendre sa crédibilité en condamnant ceux qui se sont fait prendre la main dans le sac. Au fond, cela fait partie du fonctionnement normal de la démocratie bourgeoise. C’est un spectacle édifiant pour ce qui est des us et coutumes des hommes qui prétendent diriger la société, naturellement dans le respect des « valeurs ».