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- Lutte ouvrière n°2709
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Dans le monde
Congo : les larmes de crocodile du roi des Belges
À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du Congo, le roi des Belges, Philippe, a envoyé une lettre au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Il y exprime « ses plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale au Congo.
« Il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité » poursuit-il. Parler d’histoire commune entre un bourreau et sa victime, c’est ne pas manquer d’audace. Dans le cas des rapports entre l’impérialisme belge et les populations peuplant le bassin du fleuve Congo, l’exécution a duré soixante-quinze ans et a fait mourir des millions de personnes dans d’atroces souffrances.
Il y a eu « des réalisations communes », comme « des épisodes douloureux », ose continuer le roi. C’est le discours de ceux qui veulent à toute force voir des aspects positifs au colonialisme, et tenir une balance égale entre ses bienfaits imaginaires et ses méfaits, eux, bien réels. Mais qu’attendre d’autre d’un descendant de Léopold II, qui s’était bâti au Congo un royaume personnel ?
Comme d’autres représentants des puissances impérialistes, le roi des Belges exprime ses regrets pour mieux tirer un trait définitif sur une période qu’il prétend révolue. Mais la cruauté dont ont fait preuve alors toutes les grandes puissances est celle de l’impérialisme, un système pour lequel, aujourd’hui encore, des enfants meurent, ensevelis dans les mines de Coltan, au profit des trusts de l’informatique ou de la téléphonie mobile.