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Dans les entreprises
Nokia – Nozay : suppressions d’emplois, un nouveau plan révoltant
À Nozay, dans l’Essonne, la direction de Nokia vient d’annoncer un nouveau plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), c’est-à-dire de licenciements. La procédure de consultation des syndicats doit commencer le 22 juin. La grande majorité des salariés est encore en télétravail.
Depuis le rachat d’Alcatel par Nokia en 2014, c’est le quatrième PSE. Dans la période précédente, à l’époque d’Alcatel, les plans de licenciements succédaient aux plans de licenciements : entre 2001 et 2012, on a compté plus de dix PSE ou ventes d’activités.
À Nozay, le précédent plan de suppression d’emplois n’est même pas terminé. Les départs ne sont pas encore tous effectifs. D’ailleurs, plusieurs dizaines de salariés ont dû renoncer en mai à leur volontariat car les embauches qu’ils escomptaient dans d’autres entreprises ont été annulées, suite à la crise sanitaire. Ce fait risque de produire une relance des licenciements coercitifs, faute d’un nombre suffisant de « volontaires ».
Pourtant, la direction générale du groupe Nokia reconnaît de bons résultats financiers. Il y a eu certes une légère baisse du chiffre d’affaires au premier trimestre 2020, mais Nokia fait partie des secteurs qui n’ont pas trop souffert de la crise. Ainsi, ses marges se sont améliorées. Malgré le passage de plus de 90 % des salariés en télétravail, la productivité n’a pas baissé. Même les directeurs de la division réseaux téléphonie mobile et le DRH France s’en sont félicités.
La direction a même profité du télétravail pour réduire ses coûts : fermeture de bâtiments, arrêt de presque tous les cars d’entreprise, réduction des services sur le site dont le personnel de restauration, etc. Mais elle en veut encore plus et dit qu’il faudra faire encore plus d’économies. Les augmentations de salaires de près de 2 % ont été reportées sine die.
À Nozay, où l’activité principale est le développement et les tests sur la nouvelle technologie 5G, la pression de la hiérarchie ne faiblit pas. Les ingénieurs de la Recherche et Développement (R&D) sont de plus en plus nombreux à être sollicités le samedi, le soir (parfois jusqu’à minuit), voire le dimanche.
Nouveauté, la direction vient de commencer une négociation pour faire travailler 32 salariés en 2x8, dont une douzaine le samedi, en équipes de 7 h à 14 h 30 et de 13 h à 20 h 30. Le prétexte est le développement de nouvelles cartes électroniques, considérées comme essentielles par la direction dans sa guerre commerciale contre son concurrent Ericsson.
La direction de Nokia n’a pas encore annoncé le nombre d’emplois qu’elle compte supprimer. Mais le fait que les actionnaires puissent le décider, alors que Nokia reste plutôt à l’aise dans cette période de crise, est tout simplement révoltant.