Marine marchande : exploités sans trêve ni repos17/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2707.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Marine marchande : exploités sans trêve ni repos

Suite aux mesures prises pour lutter contre la pandémie, il y aurait, selon l’assureur britannique Lloyds, 300 000 marins du commerce en attente de relève de par le monde,

La fermeture des ports et l’interruption des voyages aériens ont d’abord fait que des centaines de milliers de travailleurs ont dû attendre, à bord et au mouillage, que les armateurs daignent organiser leur rapatriement. En effet, soit leur embarquement était arrivé à son terme et ils devaient être relevés, soit l’immobilisation du navire rendait leur présence inutile.

D’autre part, des centaines de milliers de marins ont continué de travailler sans être relevés. Les équipages sont internationaux, les trois quarts des marins viennent de divers pays d’Asie, bon nombre d’officiers sont d’Europe de l’Est. Ils embarquent quelque part le long du parcours de leur navire. Avec l’épidémie, les relèves n’ont pu arriver, faute de transport aérien. Le même équipage est donc resté.

Aujourd’hui, avec le recul de l’épidémie et la volonté du patronat de faire repartir l’économie, le trafic maritime reprend, mais pas encore le trafic aérien et il n’y a toujours pas de relève. Il y a donc sur les mers des équipages ayant travaillé depuis des mois, parfois plus d’un an, par roulement sept jours sur sept, et dont on imagine l’état d’épuisement nerveux. Et cela sur les bâtiments les plus modernes, les plus gros et aussi les plus fragiles, pétroliers, méthaniers, chimiquiers, etc.

Les États ont certes signé un accord stipulant l’obligation de rapatrier les équipages à la fin de leur contrat, mais elle ne s’applique pas, ou pas complètement. La CGT des officiers de la marine marchande souligne par exemple que les compagnies françaises n’ont pas rapatrié leurs marins étrangers, alors que la loi les y oblige.

Mais, après tout, profiter de l’épidémie pour dégrader les conditions de travail et maintenir plus longtemps les ouvriers au poste de travail est une politique générale du patronat. En mer, c’est juste plus glaçant.

Partager